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Mesures sociales d’urgence et sortie de crise en Afrique du Nord / Moyen-Orient : Cas de l’Egypte et de la Tunisie

Collectivite Auteur : Agence Française de Développement
Date de publication : 10/06/2011
Type : Rapport
Thème : Développement humain
Couverture : Egypte

Résumé/Sommaire :

Les révolutions du « printemps arabe », pleines de promesses politiques, représentent des coûts économiques importants du fait des suspensions partielles de l’activité économique durant les troubles, de reports d’IDE ou de la baisse de la fréquentation touristique en 2011. Si l’ampleur de ce choc économique est encore difficile à estimer, il aura à court terme un impact sur le budget et la balance des paiements des pays concernés, et induira un ralentissement de la croissance, un risque d’accélération de l’inflation ainsi qu’une remontée du chômage. L’accompagnement des processus de transition par les bailleurs de fonds est donc crucial.

Parallèlement à des appuis financiers de court terme, la communauté des bailleurs pourrait proposer aux gouvernements de transition de partager le fruit des expériences internationales sur les mesures sociales d’urgence en sortie de crise ainsi que des dispositifs de solidarité plus pérennes. En effet, les gouvernements de transition en Tunisie et en Egypte devront rapidement donner des gages à une population dont les attentes sont fortes. Des mesures sociales d'urgence semblent incontournables pour sécuriser la transition – et ainsi éviter la prolongation des troubles sociaux, qui pourrait avoir un effet désastreux sur l’activité économique dans son ensemble via l’impact sur les IDE et le tourisme notamment.

Le gouvernement tunisien a d'ores et déjà annoncé des mesures sociales d'urgence, notamment une allocation mensuelle pour les chômeurs diplômés. Outre l’augmentation générale des fonctionnaires annoncée, l'Egypte a activé un ensemble de mesures de subventionnement de produits de première nécessité. D'autres gouvernements de la zone souhaiteront faire de même afin de prévenir des troubles sociaux et politiques.

Si elles semblent incontournables pour calmer la pression de la rue, certaines de ces mesures pourraient peser durablement sur les finances publiques2 et sur la compétitivité des économies concernées, rendant d’autant plus difficile les ajustements structurels, pourtant inévitables pour réduire le terreau socio-économique de la contestation actuelle. Les risques sur le long terme sont de trois nature : (i) générer des mécanismes "d'abonnement", dont la suppression susciterait de nouveaux troubles sociaux, (ii) affecter le système des prix et des salaires, reportant des ajustements nécessaires des acteurs économiques (exemple des subventions sur l’essence ou l’eau), (iii) peser sur les déficits publics, ce qui risquerait de provoquer une dégradation supplémentaire des notations des pays, et partant leur capacité à lever des ressources sur les marchés internationaux, mais risquerait aussi de reporter des programmes d’investissements publics structurants.

Des aides budgétaires d'urgence importantes en provenance de la communauté internationale pourraient faciliter l'adoption de telles mesures sociales à court terme. Ces appuis financiers pourraient donc être accompagnés d’une proposition de partage des expériences internationales pertinentes dans des contextes comparables, afin de minimiser les effets pervers des mesures d’urgence sur les besoins structurels de ces économies à plus long terme. S’il ne s’agit pas, à ce moment historique de transition, d’imposer des « conditionnalités » aux aides d’urgences, ni évidemment de répliquer des programmes mis en œuvre dans des contextes très différents , les leçons tirées de plusieurs expériences internationales pourraient être mobilisées pour informer le dialogue entre les autorités et leurs bailleurs de fonds sur le choix des instruments de ces mesures sociales d'urgence, par exemple: (i) les politiques d’insertion ou d’accès à l’emploi, (ii), les politiques d’emploi, visant à augmenter le stock d’emplois disponibles, (iii) les politiques de redistribution sociale fondés sur des mécanismes de solidarité et d’assurance, (iv) les politiques d’aménagement du territoire visant à réduire les inégalités spatiales.

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