Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

L’étude réalisée en 2013 s’intègre dans les travaux du plan d’action national pour lutter contre la pollution des milieux aquatiques qui prévoit, dans son action 17, la valorisation et la poursuite des études permettant de mieux connaître les sources de pollution et leur devenir dans l’environnement pour établir des bilans des sources de contamination.
La directive cadre sur l’eau (DCE), qui établit une politique communautaire pour la gestion des eaux intérieures de surface, des eaux souterraines, des eaux de transition (eaux estuariennes) et des eaux côtières, dresse une liste de substances prioritaires, parmi lesquelles des HAP, pour assurer la bonne qualité des eaux. Pour un site de surveillance donné, l’état chimique est évalué par rapport au respect des normes de qualité environnementales (NQE) pour 41 substances. Le bon état chimique n’est atteint que lorsque l’ensemble des concentrations en substances ou famille de substances ne dépasse pas les NQE. Les substances les plus déclassantes (ne respectant pas les NQE) sont majoritairement les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), composés organiques présents dans l’ensemble des compartiments environnementaux, et notamment le benzo[g,h,i]perylene et l’ indeno[1,2,3- cd]pyrene.
Dans ce contexte, l’ONEMA a sollicité l’INERIS pour réaliser un panorama de l’ensemble des voies de transfert des HAP vers les milieux aquatiques avec comme objectifs de :
- Recenser les connaissances actuelles sur la problématique des sources des HAP, réglementés ou non, dans les différents compartiments liés aux milieux aquatiques,
- Mettre en évidence, les leviers possibles concernant les méthodologies existantes pour la compréhension des sources.
Pour mener à bien cette étude, une recherche bibliographique approfondie a tout d’abord été réalisée. Elle a principalement porté sur les publications scientifiques et les thèses ainsi que sur la « littérature grise » telle que les rapports publiés par des organismes travaillant sur le sujet ou des actes de congrès. Parallèlement, des entretiens ont été menés avec des acteurs identifiés comme clés dans les thématiques étudiées (INERIS, Seine-Aval, Universités).
L’analyse et la synthèse des informations et des données récoltées grâce à ces recherches ont permis de faire un point sur l’état des connaissances actuelles sur les différentes méthodologies utilisées pour la compréhension des sources de HAP dans les milieux aquatiques. La variabilité des sources, des stocks et des voies de transferts des HAP rend particulièrement complexe la compréhension de leur cycle dans l’environnement. Il en ressort notamment les points essentiels suivants :
- Beaucoup de données et de travaux sont disponibles sur les profils et les indices moléculaires, surtout dans l’eau et dans les sédiments. Cependant, il a été observé que les profils et les indices n’étaient pas toujours conservatifs pour une même origine et des profils similaires pouvaient être observés sur des sites influencés, à priori, par des sources différentes.
- Au niveau international, des études assez récentes identifient le traçage isotopique comme la méthode la plus fiable pour déterminer l’origine des HAP dans l’eau et dans les sédiments ; Il a été montré que les d13C des HAP, en complément de données moléculaires, permettent de différencier les origines de ces composés.
- D’autres méthodes basées sur des traitements statistiques commencent à faire leur apparition dans des revues spécifique au compartiment air (notamment PMF). Peu utilisées à ce jour dans la matrice eau, il est difficile à ce stade de tirer des conclusions quant à leur pertinence dans l’eau.