Auteur :
Bouchard
Jacques,
Bouchard-Madrelle
Christiane
Année de Publication :
2016
Type : Article
Thème : Surveillance
Couverture : France
Comme nous le disait F. ZAJDELA, il devint bien difficile, à partir des années 80, d’expérimenter directement sur des Mammifères ; sauf, bien sûr, à utiliser des cultures cellulaires sinon tissulaires – l’analyse des effets des substances toxiques et, en particulier, des cancérogènes restant naturellement possible et indispensable en clinique humaine. En conséquence, certains biologistes furent amenés à expérimenter, « comparativement », sur la faune aquatique, poissons en particulier. En cherchant à évaluer des effets de perturbations anthropiques, il y avait aussi une fenêtre considérable avec un autre type de « matériel », les Invertébrés du sol ou de la végétation proprement dite : Mollusques, Crustacés ou Insectes liés à des biotopes particuliers, exposés à des perturbations de plus en plus inquiétantes.
Il était étonnant de constater, autour des années 80, que les Insectes herbivores ne faisaient guère l’objet de recherches éco-toxicologiques. Sauf dans le domaine des insecticides. Directement concernés par des conditions chimiques difficiles, les Acridiens sont pourtant un matériel de choix ; nous l’exploitons progressivement depuis des années : les réactions physiologiques lors de l’alimentation dans des milieux pollués par des HAP, purs ou en mélanges, nous ont permis de constater des troubles divers très importants. Il est question de troubles de l’activité mitotique, de la régénération après intoxication et des déséquilibres du fonctionnement de certains organes dont dépend la survie des espèces étudiées. Les troubles, estimés et évalués, peuvent faire l’objet de tests permettant de signaler le degré de dangerosité de perturbations chimiques de l’air et, secondairement, l’importance des perturbations durables des sols par les HAP.
Récemment, nous avons mis au point un test basé sur l’étude des glandes salivaires des criquets subissant une pollution par les HAP lors de leur alimentation. Il s’agit d’un test rapide. Dans le présent article, nous décrivons brièvement les étapes qui ont précédé son établissement. De plus, nous apportons des précisions complémentaires par rapport aux textes publiés et, d’autre–part, nous présentons une nouvelle méthode qui permettra, en examinant systématiquement les tubes de Malpighi, d’établir un test encore plus simple et rapide.