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Les pluies acides s’attaquent à l’ouest du Canada

Auteur : Magdelaine Christophe
Date de publication : 21/04/2006
Type : Article
Thème : Pollution
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

En effet, des chercheurs d’Environnement Canada ont découvert que le Nord du Québec, plus fragile en raison de la faible perméabilité de son sol, est victime des émissions issues de l’extraction de pétrole et de sables bitumineux de l’Ouest mais aussi des émissions venant de l’industrie pétrolière et gazière des Maritimes. De nouvelles sources d’émissions de polluants qui n’épargneront plus l’Ouest canadien qui avait jusqu’à présent échappé aux pluies acides qui ont fortement sévi dans les années 80.

Dorénavant, les cartes fédérales indiquent que le nord-ouest de ces provinces fait l’objet d’une acidification croissante. Déjà, dans l’est du Canada, les niveaux d’acidité dépassent même la capacité d’absorption des sols sur 21 % du territoire, selon les premiers éléments d’un rapport à paraître en mai d’Environnement Canada et relatés par Le Devoir journal quotidien basé à Montréal.

L’exploitation des sables bitumineux de l’Alberta

Les sables bitumineux sont des formations à faible profondeur qui contiennent de 80 à 85 % de matières minérales (sable et argile), de 10 à 12 % de bitume naturel et 5 % d’eau. Ce bitume n’est pas à proprement parler du pétrole, car il est au moins cent fois plus visqueux et nettement plus dense (Wikipédia, 2006). Pour autant, selon le géoloque Tony Beardow (compagnie canadienne Suncor), " le pétrole récupérable en Alberta représente 300 milliards de barils. Ce qui dépasse la réserve totale de l’Arabie Saoudite, qui est évaluée à 270 milliards de barils. » Il est donc exploité commercialement pour répondre à la demande énergétique de plus en plus pressante de l’Amérique du Nord dans un contexte international de plus en plus difficile.

Les sables bitumineux sont extraits, via des carrières à ciel ouvert, en quantité colossale afin de récupérer le bitume naturel qui, une fois raffiné, produit notamment du gazole et du kérosène.

Cette activité est lourde de conséquences puisque ces sables bitumeux se trouvent sous la forêt boréale qui est alors en partie détruite affaiblissant l’écosystème local pour des décennies tout en rejetant le CO2 stocké dans ses tourbières, accroissant les émissions de gaz à effet de serre.

Selon le biologiste forestier Gray Jones, directeur du groupe environnemental The Western Canada Wilderness Comity, " 35 % de la forêt boréale est composée de tourbières. Ces tourbières sont les plus grands réservoirs naturels de CO2 au monde. "

Enfin, en aval, la transformation des produits obtenus rejette dans l’atmosphère des gaz toxiques tels que l’anhydride sulfureux, responsable de l’acidification des lacs et des forêts.

Des investissements sont bien sûr faits pour que la transformation du bitume rejette le moins de soufre possible mais l’augmentation croissante de la production (400 000 barils en 1995 à 1 200 000 barils par jour en 2002) les annule.

Des conséquences sérieuses

D’après les premiers éléments du rapport fédéral d’Environnement Canada la situation " deviendra de plus en plus préoccupante pour l’Ouest canadien car ce qui apparaissait autrefois comme un problème pour l’est du continent menace désormais l’ouest. D’importantes augmentations des émissions d’oxyde de soufre et des oxydes d’azote sont prévues du côté de l’extraction des sables bitumineux dans le nord de l’Alberta et des navires qui opèrent le long des côtes de la Colombie-Britannique ". Les dépôts de dioxyde de soufre devraient diminuer de 21 % d’ici 2020 dans l’Est du pays, mais augmenteront de 15 % dans l’Ouest. La deuxième principale composante des pluies acides, les oxydes d’azotes, devrait, elle, diminuer de 39 % dans l’Est et augmenter de 5 % dans l’Ouest.

Selon ce bilan fédéral inédit, "en raison de sa population particulièrement dense, les dépôts acides menacent de façon significative la santé humaine dans les zones urbaines du Québec ». La réduction généralisée de la vitalité biologique des sols risque de provoquer « un déclin des écosystèmes forestiers qui, à leur tour, vont affecter les plantes et la vie sauvage qui dépendent des forêts, ainsi que les cours d’eau. Dans la portion plus au nord du Québec, que domine la forêt, la fabrication du sirop d’érable ainsi que l’industrie forestière sont menacées. La réduction prévue de la productivité des écosystèmes aquatiques va affecter la biodiversité, l’intégrité de l’environnement dont dépend la santé publique ainsi que l’industrie touristique". Notons que le problème des pluies acides au Canada est loin d’être réglé, et menace par accumulation lente mais progressive pas moins de 75 pour cent de l’est du pays.

Selon Environnement Canada, une réduction additionnelle de 50 % des émissions d’oxyde de soufre dans l’est éviterait chaque année 550 mortalités prématurées, 1520 interventions d’urgence à domicile et 210 000 journées de crises d’asthme, un coût économique susceptible d’atteindre les cinq milliards de dollars par année.

Les pluies acides : formation et conséquences

L’acidification des sols est la conséquence de précipitations rendues acides par la présence d’anhydride sulfureux dans l’atmosphère notamment dans les pays industrialisés. Son origine est liée à la présence de soufre, impureté qui est contenue dans presque tous les combustibles fossiles, notamment le fuel et le charbon ; leur combustion oxydant le soufre en oxyde de soufre.

Les principales sources de ce gaz sont les centrales thermiques, les centres de production de chauffage, et les grosses installations de combustion de l’industrie. Ces pluies acides engendrent notamment un dépérissement à vaste échelle des forêts de conifères, et de l’acidification des eaux des lacs situés sur terrains cristallins.

En Europe, des efforts ont été consentis pour diminuer les émissions de soufre, mais ce phénomène menace toujours 240 000 Km² de forêts. De plus, certains lacs scandinaves pourraient ne jamais se remettre des pluies acides qui se sont abattues sur eux par le passé. Les pluies acides s’attaquent aux matières organiques et à certains métaux et provoquent l’érosion des bâtiments.

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