Collectivite Auteur :
Actualités News Environnement
Date de publication : 21/02/2006
Type : Article
Thème : Pollution
Couverture :
Maroc
Selon le rapport « Partenaires dans la pollution », plus de 4 100 installations canadiennes et américaines installées dans la région des Grands Lacs ont rejeté et transféré plus de 627 millions Kg de polluants dans le bassin de l’écosystème des Grands Lacs et ont émis plus de 101 millions Kg de polluants dans l’air. Aussi, il révèle que les rejets toxiques Canadiens mettent plus en péril l’écosystème des Grands Lacs que ceux des Etats-Unis.
Intitulé « Partenaires dans la pollution : La pollution des Grands Lacs en provenance du Canada et des Etats-Unis, évaluation d’un phénomène qui se poursuit », le rapport se fonde sur des données officielles provenant d’Environnement Canada et de son Inventaire national de rejets de polluants ainsi que de l’Environmental Protection Agency et de son Toxics Release Inventory. Il s’agit des données de 2002, les plus récentes actuellement disponibles.
Les chiffres du rapport accablent fortement les deux pays responsables et principalement le Canada. En effet, les installations canadiennes émettent 73% plus de polluants atmosphériques que les américaines. Les usines canadiennes auraient ainsi rejeté en moyenne 79 % plus de toxines respiratoires, et 93 % plus de polluants cancérigènes. Entre 1998 et 2002, les principales installations canadiennes ont augmenté leurs rejets dans l’air de 3 %, alors que les principales installations américaines ont diminué les leurs de 24 %. Toutefois, les États-Unis ont aussi leurs torts. Entre 1990 et 2002, les usines des États-Unis ont augmenté de 23 % leurs rejets dans l’eau des Grands Lacs, alors que du côté canadien ce type de pollution a grimpé de 13 %.
"Les Grands Lacs sont en très mauvaise santé, parce que nous avons cessé de nous préoccuper de la pollution très réelle qui existe dans cette région, a déclaré Paul Muldoon, directeur général de l’Association canadienne du droit de l’environnement. Nous demandons instamment au gouvernement canadien de saisir cette occasion d’adopter un plan de protection de l’écosystème des Grands Lacs contre la pollution et autres sources de stress attribuables aux humains. Les avertissements concernant la consommation de poisson autour du bassin sont un signal on ne peut plus clair que les lacs sont gravement touchés."
"On ne peut pas se le cacher, le Canada contribue beaucoup plus que les Etats-Unis à la pollution des Grands Lacs, a précisé Rick Smith, directeur général, Défense environnementale. Le nouveau gouvernement conservateur doit, dès maintenant, retrousser ses manches et faire quelque chose pour réduire la pollution dans les Grands Lacs et protéger la santé des Canadiens".
Le rapport « Partenaires dans la pollution » propose aussi 15 recommandations qui permettraient aux deux gouvernements de réduire et même d’éliminer la pollution dans les Grands Lacs, dont les suivantes :
Mettre en place une base de données commune exhaustive, afin de déterminer l’apport annuel de l’ensemble des polluants, dont toutes les substances toxiques rémanentes, dans les Grands Lacs.
Elaborer et mettre en oeuvre une stratégie mixte d’élimination et de réduction de la pollution s’inspirant de la Stratégie binationale relative aux substances toxiques et poussant beaucoup plus loin les objectifs de celle-ci.
Confirmer leur engagement envers l’élimination de pratiquement toutes les substances toxiques rémanentes et ajouter à cette liste les cancérogènes et les modulateurs endocriniens.
S’engager à atteindre les objectifs visés par le biais de mesures de prévention de la pollution incluant le recours à la chimie verte et aux matériaux de substitution.
Améliorer et élargir les programmes américains (TRI) et canadien (INRP), ce qui comprend le rejet de la proposition consistant à recueillir les données pour le TRI aux deux ans, ainsi que des autre propositions visant à réduire le fardeau.