Auteur :
Aubert
Pierre-Marie
Année de Publication :
2013
Type : Article
Thème : Gestion écologique
Couverture : Maroc
Au tournant des années 2000, l’idée que les modes d’action de l’administration forestière marocaine étaient en train de changer a été largement véhiculée. Le développement d’une « gestion forestière concertée » devait permettre de renouveler les rapports entre forestiers et paysans, historiquement conflictuels, et par là d’améliorer l’état écologique des massifs. Les innovations proposées, opérationnalisées à travers des projets pilotes financés par l’aide publique au développement, ont cependant pris place dans un cadre législatif largement hérité du protectorat français. À partir d’un retour rétrospectif sur la législation forestière marocaine, le présent article montre que l’importation au Maroc d’une doctrine de gestion forestière développée à l’école forestière de Nancy forme toujours la clé de voûte des modes d’interventions actuels, source des problèmes sociaux que visent à régler les innovations susdites ; et que ces problèmes avaient déjà, sous le protectorat, provoqué d’importants conflits entre l’administration forestière et les services des affaires indigènes, ces derniers exhortant l’administration forestière à reconnaître les populations rurales comme des partenaires, dans le cadre de dispositifs ressemblant à s’y méprendre à ceux considérés aujourd’hui comme des innovations.