Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Soumis à l’effet combiné des conditions naturelles peu favorables et de la pression anthropozoogène exacerbé par les effets du changement climatique, les écosystèmes forestiers du bassin versant de l’Ourika, situé dans le Haut Atlas occidental, connaissent une dégradation tant qualitative que quantitative. La restauration des espaces dégradés est une nécessité pour assurer la conservation des ressources naturelles. Le présent travail a pour objectif l’évaluation des potentialités de restauration des écosystèmes forestiers, dans le bassin versant de l’Ourika, à travers : (1) l’évaluation de l’état de dégradation du couvert végétal forestier ; (2) un diagnostic des actions de restauration existantes, (3) l’identification et priorisation des zones dégradées en vue de proposer des approches de restauration. L’approche méthodologique adoptée est multidisciplinaire et a consisté en l’évaluation de la dégradation du couvert végétal par le traitement numérique d’images satellitaires Sentinel-2A du 06 Juin 2016 et d’images Google Earth© complété par la collecte de données terrain pour la validation. Les zones à restaurer et leur priorité de restauration ont été cartographiées via un modèle géospatial intégrant plusieurs facteurs par la méthode AHP de Saaty. Les critères choisis pour l’analyse, sous formats de cartes thématiques, incluent l’état du couvert végétal, les risques d’érosion, les essences climaciques potentielles, et l’indice de pression anthropique actuelle sur les écosystèmes forestiers. Les résultats, présentés sous formes de cartes, révèlent l’ampleur de dégradation du couvert végétal du bassin versant nécessitant des mesures urgentes de restauration. Les actions de restauration des écosystèmes forestiers entreprises dans la zone montrent des résultats généralement satisfaisant et peuvent servir de base pour proposer des approches de restauration. L’analyse spatiale multicritère a révélé un potentiel de restauration des écosystèmes forestiers de 24 522 ha soit environ 40 % de l’aire totale du bassin versant de l’Ourika. Sur 10 058 ha de priorité élevée, environ 6915 ha sont proposés pour la restauration et les actions sont des reboisements à base de cèdre, de cyprès de l’atlas, de pin maritime, de pin d’Alep avec incorporation des espèces autochtones selon les potentialités des milieux. Les autres interventions proposées incluent la régénération naturelle assistée visant la reconstitution des espèces naturelles et l’amélioration sylvopastorale par plantation du cactus (Opuntia ficus-indica (L.) Mill.) et le caroubier (Ceratonia siliqua L.).