Auteur :
Yaakoubi
A.,
Chahlaoui
A.,
Rahmani
M.
...[et al.]
Année de Publication :
2009
Type : Article
Thème : Ecosystèmes terrestres
Couverture : Maroc
Les margines sont des eaux usées produites lors de la trituration des olives. Étant riches en matière organique (polyphénols, lipides, sucres, protéines…) et en sels minéraux de potassium, sodium et magnésium, elles peuvent augmenter les activités biologiques des sols et par conséquent leur fertilité. L'objectif de cette étude était d'évaluer les effets des différentes doses des margines utilisées sur l'évolution de la microflore du sol. Dans un essai au champ, nous avons évalué les effets de deux doses (10 et 20 l/m2) et d'un témoin sans amendement organique sur des sols cultivés en vigne. Des échantillons de sol ont été prélevés par carottage à différentes profondeurs (10-30 et 30-60 cm) et différents groupes microbiens ont ainsi été dénombrés lors d'un suivi de 4 mois (2 mois/an). Les résultats obtenus montrent que l'épandage des margines a engendré une augmentation de la flore mésophile aérobie totale (FMAT) du sol, en particulier dans la couche supérieure du sol (10-30 cm), en comparaison avec le témoin. Au niveau de la couche profonde du sol (30-60 cm), cette flore a tendance à suivre la même évolution que celle du témoin. Cette évolution croissante de la FMAT pourrait être expliquée par l'enrichissement du milieu en azote minéral par les aérobies d'azote qui s'activent également suite à l'épandage des margines et par le C soluble apporté. Il ressort que l'épandage contrôlé des margines pourrait donc servir de substrat pour accroître la FMAT du sol. Les groupes de moisissures et de levures qui semblent être adaptées à l'acidité des margines ont également été accrus suite à l'application de ces substrats organiques. De plus, leurs apports au sol ont augmenté le potentiel de sa respiration microbienne, par rapport au témoin. En outre, l'apport des margines après 10 jours a engendré une augmentation remarquable du % de la matière organique et des polyphénols dans la couche supérieure du sol par rapport au témoin. Mais cette augmentation tend à s'estomper après 60 jours. En effet, en deux mois, le % de la matière organique est passé de 1,78 à 1,67 % et de 1,85 à 1,79 % respectivement pour les deux traitements T1 (10 l/m²) et T2 (20 l/m²), ce qui correspond à un abattement de 0,11 et 0,06 % respectivement. Pour les composés phénoliques, il est passé de 151 à 98 ppm et de 248 à 146 ppm respectivement pour les deux traitements, ce qui correspond à un abattement de 65 et 58,87 % respectivement. Ce résultat montre que ce sont les microorganismes du sol qui sont responsables de la dégradation des composés phénoliques. Cette biodégradation est favorisée par le pouvoir tampon élevé du sol (pH légèrement alcalin) et/ou une amélioration de l'aération. Au niveau profond (30-60 cm), les microorganismes ont suivi la même évolution mais avec des populations très faibles. Par conséquent, l'épandage des margines a favorisé la microflore du sol et son activité; elles constituent donc un bon amendement organique des sols.