Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Les acteurs du secteur des terrassements font actuellement face à des défis techniques et environnementaux majeurs : valorisation de l’ensemble des matériaux naturels excavés ; réduction de la consommation d’eau ; réduction de la consommation d’énergie. Pour répondre à ces défis, l’une des solutions proposées considère l’utilisation de produits non-traditionnels issus de la transformation de matières premières renouvelables. L’étude présentée porte ainsi sur le traitement d’un limon A2 par deux produits non traditionnels : une solution enzymatique et un lignosulfonate de calcium. Lors du compactage, ces traitements induisent une augmentation des masses volumiques sèches du côté sec de l’optimum Proctor normal du limon. Dans un contexte de sols secs, une telle modification permet de mettre en oeuvre le sol à des teneurs en eau plus faibles induisant une réduction de la consommation d’eau et d’énergie au cours de la phase de construction. Afin de déterminer l’impact environnemental global et les économies de ressources induites par l’utilisation des traitements, une analyse sur l’ensemble du cycle de vie de l’ouvrage en terre a été entreprise. La méthodologie utilisée est celle de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) rapportée à une unité fonctionnelle de 1000 m3 de sol compacté. Une fois le système défini, il est possible de quantifier les intrants du système et d’évaluer les impacts environnementaux de chaque variante. À l’échelle du cycle de vie de l’ouvrage, il a ainsi été mis en évidence que le traitement à base de solution enzymatique permettait de réaliser une économie d’eau de l’ordre de 45 000 L et une économie d'énergie d'environ 8 GJ soit l'équivalent de 190 L de carburant. A contrario, le traitement au lignosulfonate conduit à une forte dégradation du bilan environnemental. Ce dernier constat montre l'importance de l'évaluation environnementale notamment pour discriminer des variantes techniques équivalentes.