Auteur :
Kassout
Jalal
Date de publication : 30/11/2019
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Ecosystèmes terrestres
Couverture : Maroc
Dans le contexte actuel des changements globaux, il est important d’étudier les stratégies adaptatives des plantes en réponse aux changements environnementaux. L’olivier (Olea europaea L.), espèce emblématique méditerranéenne, semble vulnérable aux changements anthropiques et climatiques que connait son aire de distribution. Au Maroc, l’aire de distribution des populations sauvages (spontanées) de cette espèce s’étend du nord au sud un gradient d’aridité croissante. L’échantillonnage le long de ce gradient a permis d’étudier 27 populations (19 populations appartenant à Olea europaea subsp. europaea var. sylvestris et 8 populations de Olea europaea subsp. maroccana). Cette thèse explore, (i) la variabilité intraspécifique des traits foliaires et anatomiques du bois à différents niveaux d’organisation (interpopulation, intrapopulation et intraindividu) le long d’un gradient d’aridité (ii) les stratégies fonctionnelles déployées par les deux sous-espèces d’olivier sauvage interprétées comme des réponses adaptatives (iii) la relation de ces stratégies avec la différentiation et l’écologie des communautés végétales où les populations étudiées ont été échantillonnées. Les résultats montrent que les principaux facteurs écologiques expliquant la diversité des communautés végétales à olivier sauvage sont de nature climatique. Nos résultats montrent également que la variation des traits fonctionnels foliaires de l’oléastre (O. e. subsp. e. var sylvestris) exprime la capacité de l’espèce à utiliser les ressources disponibles pour répondre à la variation de conditions climatiques, particulièrement l’aridité. En outre, l’analyse de la variabilité intraspécifique des traits foliaires chez les deux sous-espèces d’olivier sauvage met en évidence l’existence d’un compromis entre acquisition et conservation des ressources en fonction du climat et du type de communauté végétale. Au niveau des traits anatomiques du bois, nos résultats révèlent un patron de variation lié à des paramètres biogéographiques, climatiques et de végétation permettant à l’olivier sauvage d’adapter ses performances de conduction de la sève brute et par conséquent de s’acclimater à des conditions écologiques de plus en plus stressantes, notamment l’aridification du milieu. La différenciation des populations d’olivier sauvage le long du gradient latitudinal sur le plan des traits fonctionnels foliaires et du bois correspond également à une différenciation des communautés végétales dont ces populations font partie. Finalement, cette étude a permis d’élargir notre compréhension des stratégies adaptatives de l’olivier sauvage (Olea europaea L.) au Maroc qui devront faire face dans les décennies à venir à des conditions de plus en plus arides.