Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Introduction : le cèdre de l’Atlas est une espèce endémique de l’Afrique du Nord. Il représente pour le Maroc une essence emblématique de grand intérêt écologique, économique et sociale. La croissance lente de son système racinaire constitue une menace sérieuse pour le re/boisement et la régénération naturelle de cette espèce. Bien que la mycorhization aide les semis du cèdre à développer des racines dans des conditions défavorables nos connaissances sur la mycorhization des plantules de cèdre sont encore fragmentaires.
Objectifs : compte tenu de ces difficultés rencontrées par le cèdre aux stades précoces, apparaît la nécessité d'étudier les interactions entre les racines et les facteurs biotiques et abiotiques du sol, ainsi la recherche de solutions pour le bon développement et la mycorhization du système racinaire.
Matériel et Méthodes : pour atteindre ces objectifs on a étudié les réponses des plantules, principalement au niveau du système racinaire, aux facteurs physicochimique, textural, hydromécanique et microbiologique du sol ainsi que la réussite de la mycorhization du cèdre aux stades juvénile.
Résultats : en réponse à la texture et la physicochimie des sols de cédraies, les plantules de Cedrus atlantica M. montrent une forte dépendance de la teneur en carbone organique, en azote, en phosphore et à la nature granulométrique du sol ; de manière qu’ils stimulent la longueur et le nombre de racines secondaires sur certains sols alors qu’ils permettent d’autres de prédominer au niveau de la croissance des plantules; soulignent ainsi l’importance des racines secondaires et tertiaires dans la détermination des stratégies de développement de l’architecture racinaire.
Les plantules de deux provenances de C. atlantica M. montrent des besoins élevés en azote et une préférence différente vers les formes d’azote qui se manifeste essentiellement au niveau des racines secondaires. D’autre part, les variations au niveau des cotylédons affectent la croissance et la réponse des plantules à la forme d’azote et révèlent ainsi différentes formes d’adaptation vis-à-vis de la nutrition azotée liée aux cotylédons et à l’âge des plantules.
Les propriétés hydromécaniques du milieu de culture affectent profondément la morphologie, la physiologie et l'anatomie des racines des plantules de C. atlantica M. de sorte que les conditions extrêmes provoquent soit une surstimulation de l’allongement de la racine principale sans ramification ou une forte réduction de l’allongement de cette racine avec beaucoup de racines latérales réduites. A l’échelle anatomique ces réponses sont plus apparentes au niveau du cortex alors que les vaisseaux conducteurs déterminent la stratégie de croissance adoptée par la plantule face aux conditions hydromécaniques du milieu de culture.
Les interactions de la microflore indigène du sol de cédraie présentent un effet déterminant sur la croissance et le développement des plantules de C. atlantica M.. De sorte que la composition microbienne de certains sols stimule la croissance des racines et diminue la densité racinaire, pourtant, la stimulation de l’activité fongique de ce même sol montre un effet négatif.
Généralement l’enrichissement du milieu de culture stimule le nombre de racines tertiaires et la densité racinaire, au détriment de la racine principale et des racines secondaires, surtout au niveau des sols défavorables.
L’élimination des microorganismes actifs et l’appauvrissement nutritif de 6 provenances de sol de cédraie ont permis le piégeage de 15 espèces de champignons ectomycorhiziens, dont un ectendomycorhize, capable de coloniser les racines des jeunes plantules de C. atlantica M.. Cependant, la faible architecture racinaire reste un problème même après la mycorhization. D’où l’importance cruciale de cette nouvelle gamme de champignons mycorhiziens caractérisés pour la première fois chez les plantules de C. atlantica M. surtout pour les travaux visant l’amélioration de l’état sanitaire des plantules du cèdre.