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Caractérisation des besoins en eau des Ecosystèmes humides méditerranéens : analyse centrée sur les enjeux environnementaux

Auteur : VASSILIS SPYRATOS
Année de Publication : 2008
Type : Rapport
Thème : Ecosystèmes terrestres

Résumé/Sommaire :

Les zones humides sont des écosystèmes riches et diversifiés, lieux de contact privilégiés avec les eaux souterraines. Leur préservation fait l’objet d’engagements internationaux et est reconnue essentielle pour le maintien de la fonctionnalité des hydrosystèmes, pour la préservation à moyen et à long terme des paysages et de la biodiversité, pour une gestion équilibrée des ressources en eau (Acreman, 1999 ; CE, 1995 ; CIEPP, 1994; WCD, 2000 ; Fustec et al, 2000 ; Leroy, 2006 ; OCDE, 1991 ; Papayannis et al, 1999 ; Zalidis et al, 2002 ; Ramsar, 2007).

Durant le vingtième siècle, suite notamment à des politiques publiques de drainage des zones humides pour la valorisation agricole et l’assainissement des terres, environ deux tiers des zones humides méditerranéennes ont été totalement drainées, et la plupart de celles qui restent continuent de se détériorer (Papayannis et al, 1999 ; Zalidis et al. 2002). Les menaces actuelles pour la conservation des zones humides méditerranéennes sont principalement : (1) les altérations des milieux physiques dus notamment à l’urbanisation; à l’empiètement agricole ; au développement d’infrastructures routières et portuaires; à certains ouvrages hydrauliques (Benoit et al, 2005), et à des modes d’exploitation - minière, forestière, agricole – intensifs des milieux (Zalidis et al, 2002) ; (2) les modifications drastiques de leurs apports en eau dus notamment à la surexploitation des ressources en eau – principalement pour l’irrigation – (Benoit et al, 2005) ; à la construction et au mode de gestion de nombreux barrages (Acreman, 1999 ; WCD, 2000) ; et aux cloisonnements hydrauliques induits notamment par la canalisation et l’endiguements de nombreuses rivières et par l’artificialisation des berges de plans d’eau (Acreman, 1999).

D’un point de vue plus général, il faut également citer la responsabilité des politiques publiques méditerranéennes orientées vers la satisfaction d’une demande en eau en croissance accélérée plutôt que vers une gestion de cette demande (Benoit et al, 2005 ; Treyer, 2006), le manque de compréhension de la solidarité fonctionnelle des bassins versants (CIEPP, 1994), une gestion de l’eau globalement soumise aux filières de gestion des espaces – notamment agriculture et urbanisme – (Narcy et al, 2003) ; et une difficulté généralisée à assumer la responsabilité collective vis-à-vis de l’environnement, notamment à prendre en charge les problèmes liés à la préservation des zones humides, milieux porteurs d’enjeux collectifs et impliquant le long terme, difficilement quantifiables et multifonctionnels.

Vouloir préserver les zones humides sans se préoccuper de leurs apports d’eau serait voué à l’échec (Leroy, 2006; Streever, 1999 ; CdB-RMC, 2001, Wise et al, 2002). Du point de vue technique, les besoins en eau des écosystèmes humides recouvrent des notions de quantité et de qualité des eaux, mais également des notions de fréquence, de durée, de calendrier, et d’intensité des apports en eau et en matières transportées (Leroy, 2006 ; Ramsar, 2007 ; Zalidis et al, 2002 ; Zalidis et al, 2007 ; Arnaud et al, 2007).

Actuellement, les valeurs règlementaires et les processus de décision pour l’allocation d’eau aux écosystèmes, lors de la construction d’un ouvrage structurant ou d’un prélèvement important sur un cours d’eau: (1) ne considèrent en général que l’écosystème aquatique sans prendre en compte les milieux humides associés du système fluvial ; et (2) aboutissent généralement à la fixation d’un objectif de débit minimal constant dans le temps, (3) dont la valeur est en général insuffisante pour assurer le maintien des écosystèmes en aval, comme le montrent les nombreux exemples d’écosystèmes humides des espaces fluviaux –notamment les plaines d’inondation et les zones humides estuariennes – sérieusement dégradées par la non satisfaction de leurs besoins en eau. Par leur ratification aux conventions internationales, notamment la Convention de Ramsar sur les zones humides, les Etats et les bailleurs de fonds internationaux se sont engagés à préserver les zones humides et à maintenir les fonctionnalités des hydrosystèmes. A cet égard, les besoins de changement en matière de gestion des eaux et des espaces vis-à-vis des besoins en eau des zones humides concernent notamment : (1) la pérennisation des zones humides en termes de surface et de qualité écologique ; (2) l’augmentation des quantités d’eau allouées aux écosystèmes et la synchronisation des rythmes hydrologiques et écologiques, notamment par l’augmentation des débits réservés, l’intégration de variations saisonnières dans les débits réservés, et la réduction des prélèvements d’eau de surface et souterraine. ; (3) la limitation des canalisations, endiguements et autres aménagements structurels défavorables au maintien des échanges latéraux et verticaux entre milieux annexes.

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