Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Ce travail, proposé par l’Office de Mise en Valeur Agricole du Tafilalet et l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, est centré sur l’étude des systèmes agraires oasiens. Il avait pour but de réaliser un diagnostic agraire à l’échelle locale de ce type de milieu. Notre étude s’est focalisée sur deux villages de la moyenne vallée du Ziz appartenant à la commune du R’teb au Maroc.
Après plusieurs observations de cette zone, nous avons fait le constat de différences de mises en valeur agricoles du périmètre irrigué de certains des villages de cette vallée. C’est pourquoi, nous nous sommes particulièrement intéressés au cas de deux villages riverains : Zrigat et R’bit. Certes, le fonctionnement général du système oasien demeure le même ; mais, ces dernières années les formes d’exploitation du milieu ont évolué vers des formes divergentes.
Notre recherche des facteurs explicatifs de ces divergences nous a amené à aborder la globalité de leurs systèmes agraires. Pour cela, nous avons émis plusieurs hypothèses : liées au milieu, à la gestion des ressources, et à l’histoire de la région et des qsour concernés.
Les systèmes de culture rencontrés sont des systèmes complexes à trois strates dont le palmier dattier est le pilier. Cette région souffre d’un morcellement très grand des parcelles. De plus, les associations culturales sont peu organisées avec un mélange d’espèces et de cultivars importants au sein d’une même parcelle. Sur les deux villages, les systèmes de production identifiés sont différents. Pour Zrigat, nous avons identifié des systèmes de production avec une utilisation accrue de moto-pompes qui a permis la mise en place d’un maraîchage intensif dont les produits sont destinés à la vente. A R’bit, les fellaha ont maintenus des systèmes de production traditionnels basés sur la culture du palmier dattier avec des cultures intercalaires de céréales et de légumineuses les années pluvieuses.
Pour mieux comprendre le fonctionnement de tous ces systèmes, nous nous sommes penchés sur les différents types d’exploitations et leurs relations. Le facteur qui semble le plus important est la S.A.U et les moyens d’irrigation dont chacun des agriculteurs disposent.
Mais les facteurs économiques ne suffisent pas à expliquer les divergences d’exploitation du milieu. L’Histoire de cette région riche et très mouvementée a, sans aucun doute, contribué à l’apparition de ces différences. Au cours du XIXième siècle, la région du R’teb a été l’objet de conquêtes par les populations Aït Atta. Ces populations à l’origine nomades se sont sédentarisées et ont pris le contrôle de nombreux qsour.
A partir de ce moment là, les qsour ayant conservé leur population d’origine et ceux conquis ont connu des évolutions différentes qui ont abouti aux mises en valeur agricoles actuelles.