Auteur :
Rognon
Pierre
Année de Publication :
2007
Type : Article
Thème : Ecosystèmes terrestres
Le terme de désertification a été tellement utilisé dans les sens les plus contradictoires qu’il est nécessaire de revenir à sa définition initiale qui date de la fin des années 1960, puis de voir l’évolution de ce concept au cours des cinq dernières décennies marquées par les conférences internationales de Rio (1992) et Johannesbourg (2002). Reconnue en 1992 comme une des trois priorités pour la sauvegarde de l’environnement mondial, la lutte contre la désertification reste, en fait, un risque limité aux déserts chauds ou tempérés et à leurs bordures. La progression de cette désertification varie beaucoup selon les régions en fonction des facteurs climatiques (en particulier de l’intensité des sécheresses), de la croissance démographique ou du mode d’exploitation des ressources : déboisement, surpâturage et défrichement de sols très fragiles dans les pays pauvres, mécanisation et commercialisation à outrance dans les pays riches. Aujourd’hui les bilans sont très pessimistes, mais grâce aux perspectives ouvertes par les progrès de la recherche scientifique, il est possible de proposer des techniques plus efficaces pour lutter contre la désertification, pour trouver de nouvelles ressources en eau ou en nourriture et pour combattre l’ensablement ou la salinisation. De plus, dans le cadre des grands ensembles géopolitiques en cours de gestation, les régions désertiques auront un rôle à jouer en développant par exemple la production d’énergie solaire et éolienne ou les activités de loisirs ou de villégiature. Ces nombreuses techniques devraient permettre de trouver des solutions pour repenser les problèmes d’aménagement des déserts, pour limiter ou supprimer les risques de désertification et pour favoriser l’apparition de nouvelles formes de civilisation dans certains de ces déserts. Mais beaucoup de disparités subsisteront en effet entre les déserts en fonction de la capacité des États à mettre effectivement en œuvre ces nouvelles formes de mise en valeur des régions arides.