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Le retour en eau des khettaras de Jorf, une oasis du Tafilalet, Sud-Est du Maroc : Dynamiques de gestion de l'eau

Auteur : Spoerry Sylvie
Date de publication : 20/11/2007
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Eau douce
Couverture : Maroc

Résumé/Sommaire :

Les oasis du Tafilalet constituent des îlots de verdure cultivés intensivement dans un milieu présaharien aride, le Sud-Est du Maroc. Au carrefour de routes transcontinentales, elles ont bénéficié de diverses influences orientales et subsahariennes depuis plus de deux siècles. Parmi les innovations qu’elles ont adoptées au cours de leur développement se trouvent les galeries drainantes, appelées localement khettaras et connues en Iran sous le nom de qanât. Ces ouvrages exploitent les eaux souterraines par gravité au moyen d’une galerie horizontale dont l’extrémité amont, captante, se trouve dans l’aquifère, et la sortie aval atteint la surface dans l’oasis. Dans le Nord-Ouest du Tafilalet, autour de Jorf, ces galeries souterraines de 5 à 8 km de long exploitent une nappe Quaternaire, et s’enfoncent à maximum 30 mètres de profondeur.
L’oasis de Jorf est irriguée par les eaux souterraines – seules ressources hydriques permanentes – et les eaux de crue de cours d’eau temporaires (principalement l’oued Ghéris). La nappe alluviale Quaternaire est un réservoir de faible capacité, estimé à 28 millions de m3 (1970) : il se recharge par infiltration des eaux d’oued et d’irrigation et est exploité par les khettaras et par des motopompes. Les pompages privés et en coopérative se sont considérablement développés depuis les années 1950. Le niveau piézométrique moyen a diminué de plus de 10 mètres dans les 50 dernières années, révélant (i) un déficit de recharge de la nappe et (ii) une surexploitation de la ressource.
L’entretien des khettaras nécessite de lourds investissements. Leur usage quasi-permanent jusqu’à ce jour, alors que les premières galeries ont été construites il y a plus de 400 ans, n’a pu être maintenu que grâce à une organisation sociale spécifique pour gérer l’entretien des infrastructures, la mobilisation de l’eau, et sa répartition. L’eau mobilisée par les khettaras est appropriée par des ayants droit, possédant un droit d’eau. Ces droits correspondent à un temps d’eau et peuvent être aliénés, indépendamment de la propriété foncière. Les décisions concernant la gestion technique de chaque khettara sont prises par des ayants droit choisis par l’ensemble du groupe hydraulique. Ce type d’institution de gestion locale s’appuie sur le droit musulman et sur des règles coutumières qui privilégient la concertation et la solidarité.
Le contexte actuel des oasis change : les ressources hydriques diminuent, leur qualité se détériore et l’espace oasien subit une pression démographique et une urbanisation toujours plus fortes. L’absence de contrôle sur la mobilisation des eaux souterraines par pompage conduit à leur surexploitation, ce qui menace la pérennité de la nappe et l’approvisionnement des khettaras. Une grande partie de ces ouvrages traditionnels tarit. A ce bouleversement des modes d’irrigation s’ajoute l’émigration de la population active, remettant en cause l’agriculture oasienne par manque de main d’œuvre et d’investissement dans la palmeraie.

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