Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Le causse d’Agouraï représente la terminaison occidentale du Causse moyen atlasique marocain. Il est caractérisé par une structure tabulaire dominée par l’affleurement de formations calcaires dolomitiques d’âge liasique qui reposent sur des argiles rouges évaporitiques du Trias puis sur des schistes primaires. Les calcaires sont affectés par une importante fracturation et une structuration par des failles d’héritage hercynien qui ont rejoué au cours du Secondaire voire même du Plio-Quaternaire. Les calcaires du Lias de ce causse forment un aquifère très sollicité dans l’exploitation des eaux souterraines à but agricole.
Le transfert des eaux souterraines du causse vers le bassin de Saïss se fait principalement le long de grandes fractures ou karst affectant les calcaires dolomitiques du Lias et constituant des axes de drainage préférentiel. Pour une bonne compréhension du processus de ce transfert des eaux souterraines nous avons utilisé comme méthodologie de travail, la télédétection en réalisant des cartes des linéaments pour extraire les directions dominantes, l’analyse structurale par la mesure de la fracturation au niveau de différentes stations et l’investigation géophysique par méthodes électriques via la réalisation des profils de tomographie électrique de direction E-W perpendiculaires au sens d’écoulement majeur. Deux profils à l’amont d’Aïn Maarouf, un 3ème à l’amont d’Aïn Boujaoui et un autre entre les deux ; d’autres profils de trainé électrique ont été réalisés à cet endroit pour confirmer les résultats de la tomographie, sans oublier la réalisation des sondages électriques verticaux qui ont permis de suivre l’évolution des formations géologiques en profondeur.
L’étude de la qualité des eaux par le suivi périodique des paramètres physico-chimiques des sources et des points d’eaux représentatifs, permet d’évaluer le degré d’infiltration des produits chimiques utilisés en agriculture dans la nappe et qui peuvent constituer un risque de pollution très potentiel. Ce suivi a consisté à l’échantillonnage et l’analyse chimique des eaux de quatre sources et quatre puits bien répartis sur le causse d’Agouraï, puis à calculer par la suite les indices de qualité et pollution de ces eaux.