Auteur :
Figureau
Anne-Gaëlle
Date de publication : 28/05/2015
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Eau douce
Couverture : France
Pour empêcher la surexploitation des ressources naturelles, les décideurs publics peuvent choisir d’attribuer de quotas individuels de prélèvement. Or, dans le cas des prélèvements en eau souterraine pour l’irrigation, la demande en eau des agriculteurs est susceptible de subir des variations interannuelles significatives en fonction des conditions agronomiques, climatiques et économiques annuelles. La thèse propose et évalue deux instruments de régulation des prélèvements agricoles en nappe qui introduisent de la flexibilité dans un système d’allocations individuelles tout en garantissant le respect du volume total prélevable à l’échelle de l’aquifère. Le premier est un bonus-malus : il repose sur l’imposition d’une pénalité financière aux irrigants qui dépassent leur allocation individuelle (malus), dont la recette est intégralement reversée sous forme de récompense aux irrigants qui ont réalisé des économies (bonus). Le second offre aux irrigants la possibilité de mutualiser leurs allocations en eau au sein d’un contrat qui les rend conjointement responsables du respect de l’allocation totale du groupe. Nous avons conduit une évaluation ex-ante de ces instruments au travers de deux méthodes, déployée sur cinq terrains d’étude : une approche par des ateliers de prospective avec des acteurs locaux, puis une approche expérimentale auprès de sujets standards et agriculteurs. Les deux instruments montrent une efficacité similaire en termes de respect des volumes autorisés, mais se distinguent par leur acceptabilité. Les résultats montrent que les choix d’irrigation ne sont pas uniquement guidés par la maximisation du profit économique et que la fonction d’utilité des irrigants intègre des paramètres non économiques, en particulier environnementaux, éthiques et sociaux. Ainsi, pour optimiser leur efficacité, les instruments de régulation des prélèvements doivent combiner incitations économiques et sociales, avec un poids respectif à adapter aux conditions économiques et au tissu social local.