Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

La forte croissance de la demande en eau au Maghreb pousse les pouvoirs publics à construire de plus en plus de barrages pour augmenter la disponibilité des ressources en eau, naturellement limitée, et faire face à la forte irrégularité temporelle (saisonnière et interannuelle) des précipitations. Le Maroc dispose ainsi de 140 grands barrages d’une capacité totale de 17 Gm³. Or, la quantité d’eau douce potentielle est diminuée par l’envasement des barrages estimée à 70 millions de m³, l’évaporation de surface et les fuites d’eau par les rives et les fondations. On assiste à de fortes disparités d’un site à l’autre et une importante augmentation de l’érosion dans certains bassins au cours des dernières décennies, notamment au rif où l’envasement des barrages est foudroyant et rend caduc toute nouvelle implantation de barrage. Cela représente une réduction de capacité de 0,85 % par an. Les dernières techniques de dragage des barrages sont estimés à 5 euros le mètre cube, dépassant largement le seuil de rentabilité du mètre cube obtenu par désalinisation des eaux de mer (1euro). Le barrage Zerrar du bassin d’Essaouira, objet de cette étude, illustre cette problématique, en sus des phénomènes de salinisation, observés dans les deux aquifères de la cuvette synclinale causée par cette mobilisation de la ressource.
La mise en œuvre du barrage Zerrar a considérablement modifié l'hydrologie du bassin, en particulier à son aval. Tous les points montrent un abaissement du niveau des eaux, cette tendance est le résultat de l'effet du barrage Zerrar et le changement climatique, en plus de la surexploitation. Le système aquifère présentant alors une potabilité moyenne à médiocre, résultat de l'effet immédiat du barrage, qui régule le flux de l'oued Ksob, alimentant le système aquifère.