Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

La nappe phréatique de Mnasra, située sur le littoral du Gharb, au Nord-ouest du Maroc, constitue un réservoir important d’eau douce. Elle a servi depuis la fin du siècle dernier au développement d’une intense activité agricole installée sur les dunes littorales bordières de la plaine du Gharb. Au fil du temps, la demande agricole en eau s’est accentuée dans ce secteur et l’acquière s’est vite trouvé confronté à des problèmes qui menacent sa durabilité. La surexploitation, la pollution d’origine agricole et l’intrusion marine ont été identifiés comme risques majeurs pesant lourdement sur la ressource en eau souterraine de la zone.
Pour évaluer la réalité de la menace d’intrusion marine, la présente étude propose de cartographier la vulnérabilité de la nappe de Mnasra vis à vis de cette intrusion à l’aide de la modélisation couplé au SIG. La méthode utilisée a été développée par Chachadi et Lobo-ferreira en 2001 puis modifiée par les mêmes auteurs en 2005 et est spécifique aux aquifères côtiers. Elle est basée sur l’index GALDIT qui prend en compte six paramètres considérés comme les plus influents sur les aquifères situés à proximité des côtes.
Il s’agit du type d’aquifère (libre ou confiné, de la conductivité hydraulique, de la piézométrie, de la distance de l’aquifère par rapport à la mer et aux artères hydriques, de l’existence effective de l’intrusion saline et de l’épaisseur de l’aquifère. Pour valider les résultats il a été nécessaire de recourir aux diverses mesures de salinité effectuées par les différents acteurs dans le domaine de la qualité des eaux souterraines et à la comparaison de la carte de vulnérabilité à celle de l’intensification agricole.
Les résultats de l’étude font état d’une grande vulnérabilité de la nappe de Mnasra à l’intrusion d’eau salée. Cette vulnérabilité est plus étendue au sud que dans la partie Nord de la zone étudiée. Cette situation s’explique notamment par le type de faciès lithologique, la conductivité hydraulique et la piézométrie. Celle-ci a connue des fluctuations importantes mais elle est restée constante malgré la forte augmentation des prélèvements, ce qui peut s’expliquer par le remplacement des eaux douces par les eaux salées.