Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

A l’instar des pays qui connaissent une forte croissance démographique, le Maroc avance vers une pénurie d’eau alarmante du fait que la ressource hydrique consommable est limitée et s’incline pour diminuer avec les changements climatiques, alors que la population et les besoins en eau ne cessent de grimper exponentiellement. Ceci dit, la part d’eau disponible par habitant s’amaigrira au fur et à mesure que les gens naissent. D’une autre part, cette croissance démographique est généralement accompagnée d’une une augmentation considérable des volumes d’eaux usées rejetées. Consécutivement, ces rejets induiront à une dégradation de la qualité de l’eau, ce qui met l’accent sur l’importance de l’assainissement en général et de l’épuration en particulier.
Afin de s’adapter à cette situation de rareté et pour protéger les ressources en eau, le Maroc a mis en place plusieurs programmes pour promouvoir le secteur de l’assainissement liquide, l’épuration des eaux usée ainsi que la réutilisation des eaux usées traitées.
C’est dans le sens d’une philosophie d’une gestion intégrée des ressources en eau que cette étude a été réalisée en collaboration avec la CID « Conseil, Ingénierie et développement ». Le présent travail consiste à étudier la possibilité de transformer la station d’épuration de TAMESNA type lagunage aéré en lits bactériens ou boues activées.
En effet, le passage du traitement extensif à l’intensif demeure une exigence foncière et épuratoire à la fois. Le lagunage est un système qui occupe de vastes emprises de terrain d’autant plus que les eaux traitées préalablement par cette ne sont pas destinées pour la réutilisation, mais seulement au rejet dans L’Oued YKEM ».
Le présent travail expose un cas réel de conception et de dimensionnement de la STEP de Tamesna par boues activées et par lits bactériens.
Ainsi, une analyse multicritère a été pilotée pour décider le procédé de traitement le plus approprié pour l’épuration des eaux usées évacuées par ce projet. Cette analyse s’est basée sur plusieurs éléments, à savoir : le critère économique, technique et environnemental, pour pouvoir finalement aboutir au choix du procédé le plus avantageux. Le système de traitement choisi, finalement, est le lit bactérien, qui s’est montré bénéfique en prenant en considération tous les critères cités préalablement.
A l’horizon 2040, la STEP va traiter la totalité des eaux usées de Tamesna soit 10831 m3/j par le procédé type « lits bactériens ». La filière de traitement sera initiée par un prétraitement avec un dégrilleur ayant 0.3 m² pour la surface de grille, accompagné d’un dessableur-dégraisseur avec un volume de 183m³ . Ensuite, le traitement primaire sera élaboré dans un ouvrage particulier, nommé la fosse Imhoff ayant un volume unitaire de 365 m³ sera à la fois décanteur pour les eaux et digesteur pour les boues. Par la suite, l’eau passera au lit bactérien doté d’un volume unitaire de 334.3 m³ et coulera ainsi vers un clarificateur secondaire de 718,25 m³ comme volume unitaire. A posteriori, les boues digérées préalablement dans la fosse Imhoff, seront déshydratées mécaniquement dans un filtre à bandes ayant une superficie de 13.30 m². On précise que le traitement à l’horizon 2030 se fera sur deux lignes parallèles d’ouvrages, une autre ligne supplémentaire sera ajoutée en 2040.
Puisque ces eaux seront réutilisées, et devront être conformes aux normes d’arrosage pour les espaces verts, un traitement tertiaire complémentaire sera indispensable à l’aval du traitement secondaire. Donc, on a procédé à la mise en place de filtres sur sable ayant une superficie totale de 45.13 m² en premier lieu. Puis, on a dressé une chambre pour la désinfection par UV avec une dose de 30 W.s/cm2.