Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Les risques liés aux sites industriels contaminés, en activité ou à l’abandon, font depuis quelques années, l’objet d’une attention particulière et de démarches structurées, mises en place dans un cadre réglementaire et juridique de plus en plus précis. Cette démarche est séquentielle, elle vise d’abord à poser un diagnostic le plus précis possible de l’état et de la qualité de l’environnement du site incriminé en aval et en amont, à un moment précis de son histoire. Ensuite, cet état des lieux est évalué en terme de danger et de risque pour les personnes et pour le milieu naturel. Enfin, le cas échéant, des actions curatives sont proposées en vue de la réhabilitation du site. Notre travail s’intègre dans cette perspective et concerne la zone technopôle de l’Aéroport Mohammed V à Casablanca (Maroc).
En effet cette zone héberge une multitude d’unités industrielles à activités diversifiées Mécanique- métallurgique, Paramédicale Pharmaceutique, Chimie Parachimie et Agro-alimentaire. Ces différentes activités consomment énormément d’eau en provenance du réseau d’approvisionnement de la Lyonnaise des eaux de Casablanca « Lydec » soit 20000 à 26000 m³/mois ou d’origine souterraine estimé 2000-2600 m³/mois). Elle génère ainsi un volume d’eaux usées d’environ 200.000 m³/an sur la base d’un taux de production de 70% des eaux brutes consommées.
La caractérisation physico-chimique de ces eaux usées produites réalisée durant le cycle hydrologique 2004-2005 montrent une variabilité de leur qualité en fonction des saisons et de la nature des activités des unités industrielles implantées au niveau des différentes tranches du Technopôle. Au niveau du rejet R1 où sont drainées les eaux usées des tranches 3 et 4 (unités à vocation mécanique métallurgique et Agro-alimentaire), une seule pollution de type organique semble se manifester en été et en hiver où le pH des eaux, leur demande en oxygène dissous (DBO₅) et en leur teneur en Orthophosphates (PO₄^2-) semblent dépasser les valeurs limites préconisés par la Lydec. Par contre, au niveau du rejet R2 où sont collectées les eaux usées des tranches 1 et 2 (unités à vocation Chimie parachimie, Paramédicale pharmaceutique et Agro-alimentaire), deux types de pollutions organique et chimique (minérale, particulaire et métallique) pourraient être identifiées particulièrement en été en liaison avec une diminution du pH des eaux, leur anoxie et une augmentation de leur DCO et leurs teneurs en sulfates, en nitrates et métaux traces notamment Zn et Cr qui dépassent les valeurs limites préconisées par la Lydec.