Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Les dérèglements climatiques actuels exposent une part grandissante du territoire français métropolitain aux risques de feu de forêt comme l’ont montré les incendies de l’été 2022 dans les Landes, en Bretagne, en Hauts de France ou dans les montagnes jurassiennes et pyrénéennes. Or, contrairement aux forêts méditerranéennes qui ont été façonnées par le feu depuis plusieurs millénaires, nos forêts tempérées sont peu adaptées aux incendies, qui causent par conséquent des dommages très élevés sur leur biodiversité et diminuent leur résilience, mettant en péril à moyen terme les multiples services fournis par ces écosystèmes, dont la production commerciale de bois. Même en région méditerranéenne où les régimes de feu jouent un rôle important dans le maintien des écosystèmes, l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des feux, et plus encore leur étalement de plus en plus important dans l’année, menacent à court terme la résilience, voire la permanence des forêts et affectent déjà leur biodiversité. Il est donc urgent non seulement d’améliorer l’efficacité des stratégies et des méthodes de lutte contre les feux de forêt, mais aussi de mettre en place des mesures préventives pour limiter le développement initial des feux et leur propagation et augmenter la résilience des peuplements, notamment en adaptant la gestion forestière et l’aménagement des massifs au risque incendie. Cette note identifie des leviers pour gérer l’inflammabilité, c’est-à-dire la capacité de la végétation à s’enflammer. L’inflammabilité est déterminante dans l’intensité et la vitesse de propagation du feu. Dans un premier temps, ce document présente une brève synthèse des connaissances scientifiques sur les relations feu-végétation en forêt. Dans un second temps, il dégage plusieurs leviers d’action appuyés sur l’état de la science et identifie quelques priorités en matière de recherche appliquée.