Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Les phénomènes hydrologiques extrêmes (les crues, les inondations et les étiages) sont les phénomènes naturels les plus importants dans le monde. Ils se sont intensifiés ses dernières années par les effets des changements climatiques actuels, ce qui a attiré l’attention des climatologues et des hydrologues pour mieux comprendre et déterminer leur fonctionnement.
Le Maroc n’échappe pas à cette règle générale puisque son territoire est fortement affecté par ces phénomènes extrêmes qui touchent presque tous les domaines, environnementaux et socioéconomiques… Les phénomènes des crues et des inondations sont particulièrement considérés parmi les phénomènes les plus fréquents au Maroc.
Le bassin de l'oued Oum Er-Rbia, le deuxième plus grand fleuve au Maroc après l’oued Sebou, avec une superficie de 35000 km2 est considéré comme l’un des bassins versants les plus vulnérables au phénomène des inondations. Vu l'importance des crues dans l'apparition des inondations, nous avons étudié, i) les différentes crues dans le haut bassin de l’Oum Er-Rbia (amont station Machraa Edahk) entre 1934-2018, en déterminant le débit des crues du cours d’eau principal de l’Oum Er-Rbia, les crues de ses principaux affluents, affluents jaugés, et la mesure et le suivi des crues éclairs dans les affluents non aménagés et non jaugés.
Afin de mener à bien cette étude, et pour mieux comprendre les mécanismes de fonctionnement du phénomène des crues, nous sommes basés sur deux approches complémentaires : hydrologique et statistique.
De point de vue pluviométrique le bassin versant reçoit des précipitations importantes variant entre 1454 mm/an et 263 mm/an, cette pluviométrie est marquée par une grande variabilité spatio-temporelle. Cette variabilité pluviométrique se répercute sur le comportement hydrologique de l’oued Oum Er-Rbia et de ses affluents puisque le régime hydrologique de cet oued est de type pluvio-nival avec une influence bien marqué du karst et de l’homme, surtout après les aménagements hydraulique, à partir de l’année 2001. Ce travail a montré également que les crues sont naturelles entre 1934 et 2000 et à partir de 2001, l’homme (aménagement hydraulique, barrages) a impacté la genèse des crues de l’oued de l’Oum Er Rbia (crues anthropiques).
Par ailleurs, nous avons identifié et étudié les types des crues enregistrés dans les sous-bassins jaugés et non jaugés dans le haut bassin de l’Oum Er-Rbia. La première étape de l’étude s’est intéressée à l’analyse et la classification des crues instantanées enregistrées dans six sous bassins jaugés et équipés de stations hydrométriques entre 1975 et 2015. Alors que la deuxième étape s’est concentrée sur l’étude et le suivi de 11 sous bassins saisonniers, non jaugés, mais qui ont connu à leur tour l’apparition avec une fréquence importante des crues éclairs. Pour connaitre l’importance hydrologique de l’ensemble de ces bassins jaugés ou non jaugés, nous avons aussi étudié l’évolution et la propagation des ondes des crues journalières au niveau du cours principal d’Oum Er-Rbia et les crues instantanés dans l’oued Derna.
Un autre phénomène a été étudié et analysé. C’est les inondations domestiques invisibles (indirectes), qui affectent beaucoup les zones urbaines traversées par l’Oued Oum Er-Rbia. Ces inondations invisibles ont affecté la ville de Khénifra (amont du bassin) et Kesba Tadla (aval du bassin).