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Economie du changement climatique : Des politiques d’atténuation aux politiques d’adaptation

Auteur : Rousset Nathalie
Date de publication : 20/12/2012
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Economie de l’environnement

Résumé/Sommaire :

Cette thèse a pour objet les politiques climatiques et plus spécifiquement les politiques d’adaptation. Le point de départ de ce travail de recherche est le constat selon lequel le cadre conceptuel et analytique posé par la Convention Cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique a conduit à centrer les débats scientifiques et les négociations internationales sur les modalités d’organisation des politiques de réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). L’attention dévolue à l’adaptation est ainsi longtemps restée mineure.
Dans ce contexte, l’objectif est de poser la question de la place et des modalités de développement de politiques d’adaptation, pour compléter les stratégies d’atténuation, et gérer les risques du changement climatique. La méthodologie suivie consiste en une analyse approfondie et méthodique de la littérature publiée sur les politiques climatiques mais, également, des modalités de structuration des négociations et des accords internationaux sur le climat. Les travaux ont conduit à décliner cette problématique en trois questions, intrinsèquement reliées, qui ont structuré les développements menés dans les trois chapitres qui composent la thèse. Il s’agissait, tout d’abord, de mettre en perspective la place qui a été dévolue à l’adaptation dans la conception des politiques climatiques, pour poser la question des raisons politiques et surtout méthodologiques qui ont conduit à confiner cet outil dans un rôle secondaire et marginal par rapport aux politiques d’atténuation. Il s’agissait, ensuite, d’analyser les limites intrinsèques des politiques d’atténuation pour réaliser l’objectif fondamental porté par la Convention, de manière à démontrer le rôle majeur que pourrait jouer les politiques d’adaptation dans la gestion des risques relatifs au changement climatique ainsi que la relation de complémentarité qui unit ces deux outils. Il s’agissait, enfin, de poser la question du cadre conceptuel et méthodologique qui permettrait de soutenir le développement de politiques d’adaptation, de manière à montrer la portée méthodologique et opérationnelle d’une inscription de la problématique de l’adaptation dans les politiques, plus larges, de développement.
De cette manière, la thèse démontre la nécessité de dépasser le cadre conceptuel et méthodologique caractéristique de la construction de la Convention climat, qui a structuré non seulement les modalités d’appréhension des rôles respectifs des deux outils des politiques climatiques, mais également les modalités de développement des politiques d’adaptation. Cette recherche montre en effet que l’approche pollutioniste qui caractérise la Convention et la construction des stratégies de réponse, a conduit à appréhender la question du changement climatique comme un problème classique de pollution et d’environnement, dans le contexte néanmoins inédit de la protection d’un bien public global, le climat. Or, la thèse montre que cette approche a généré un double biais en défaveur de l’adaptation. Elle a tout d’abord conduit à confiner l’adaptation dans un rôle secondaire et marginal dans la structuration des politiques climatiques, dont l’objectif intrinsèque consiste à définir et à mettre en œuvre des politiques de réduction des émissions, de manière à éviter le changement climatique et ses impacts. Elle a ensuite créé un cadre conceptuel et méthodologique inopérationnel pour le développement de politiques d’adaptation.
La thèse permet ainsi de déconstruire cette conception du changement climatique comme un problème de pollution et d’environnement global en montrant que les limites majeures qui caractérisent les politiques d’atténuation remettent en cause la prépondérance qui leur a été accordée dans la structuration des politiques climatiques. Le pendant de cette approche pollutioniste a été de définir l’objectif de la Convention en termes de niveau de stabilisation des concentrations de GES dans l’atmosphère, mais ces limites démontrent au contraire la complémentarité intrinsèque de l’atténuation et de l’adaptation pour gérer les risques et réhabilitent le rôle majeur que doit jouer l’adaptation dans la construction des politiques climatiques. La déconstruction de cette approche pollutioniste nous permet alors de montrer que la définition et l’opérationnalisation de stratégies d’adaptation efficaces nécessitent de dépasser le cadre analytique standard des politiques climatiques pour appréhender l’adaptation non plus comme une problématique classique de gestion ad hoc des effets d’une pollution, mais comme une problématique intrinsèquement inscrite dans la promotion du développement. Ces résultats sont concordants avec l’hypothèse générale qui sous-tend cette thèse, et selon laquelle la nature du cadre conceptuel et méthodologique qui a structuré l’appréhension des politiques climatiques est une question clé pour le développement, la définition et la mise en œuvre de politiques d’adaptation.
Ainsi, cette recherche sur la place et les modalités de développement de politiques d’adaptation dans les politiques climatiques nous permet de soutenir la thèse selon laquelle la construction des politiques d’adaptation nécessite de dépasser la conception du changement climatique comme une question de pollution classique et de gestion de l’environnement, pour appréhender cet enjeu comme une problématique de développement.

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