Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

L’agriculture moderne repose sur l’utilisation intensive des intrants chimiques notamment les pesticides. Malheureusement l’utilisation non rationnelle et souvent abusive des pesticides, présente une menace aussi bien pour la santé humaine que pour l’environnement à travers les résidus dans les denrées alimentaires et la pollution des différents compartiments de l’environnement notamment les eaux aussi bien superficielles que souterraines, d’autant plus que ces pratiques ainsi que leurs impacts sont mal connues. Les indicateurs agroenvironnementaux représentent un outil précieux pour étudier et évaluer la pression d’utilisation phytosanitaire sur l’environnement. La culture du fraisier est très développée dans le périmètre irrigué du Loukkos (nord-ouest du Maroc) et fait l’objet de beaucoup d’interventions phytosanitaires au regard des problèmes phytosanitaires de cette culture. Dans ce travail, nous avons évalué l’impact d’utilisation phytosanitaire du fraisier sur l’environnement en se basant sur la détermination des indicateurs agroenvironnementaux. La méthodologie de l’étude repose sur des enquêtes de terrain auprès de 31 fraisiculteurs du périmètre à l’aide d’un questionnaire dans lequel on a rassemblé le maximum d’informations concernant la conduite et l’itinéraire technique suivi par les producteurs de fraise. Les résultats trouvés ont montré que les indicateurs agroenvironnementaux calculés sur l’ensemble des exploitations enquêtées révèlent des valeurs très élevées tels qu’indicateur de fréquence de traitement (IFT), Nombre de traitement (NT), Quantité totale de substances actives utilisée (QSA) et la Pression polluante par les pesticides (PPP). Ces résultats traduisent le recours intensif aux produits phytosanitaires, justifié par le nombre élevé de produits utilisés (32 PC, 29 M.A.) et par la fréquence moyenne de d’interventions phytosanitaires élevée (22) par cycle de production. En effet, l’adoption des indicateurs agro-environnementaux s’avère indispensable afin de suivre l’évolution d’utilisation phytosanitaire et minimiser ainsi les interventions phytosanitaires avec comme conséquence de réduire les risques de contamination des ressources naturelles dans le cadre d’une stratégie de lutte intégrée ou agroécologique respectueuse de l’environnement.