Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

A partir de la première guerre mondiale, avec le développement de la théorie et de la pratique du bombardement aérien, la guerre n’est plus, comme dans les conflits de l’âge classique, cantonnée aux frontières des Etats belligérants. En partant de ce fait nouveau dans l’histoire militaire qui concerne avant tout la disparition de la coupure entre le civil et le militaire, Ce document se veut proposer quelques hypothèses sur les conséquences de l’extension de la violence dans la répartition des rôles entre les hommes et les femmes. L’anthropologie souligne légitimement les invariants à l’œuvre dans les combats livrés entre les communautés depuis l’aube de l’humanité : pillages, viols, destruction des cités ennemies, massacres généralisés sont les attributs récurrents et permanents du phénomène guerrier. Les guerres contemporaines n’y échappent évidemment pas et il y a bien un invariant des horreurs de la guerre. Mais, l'objectif est de montrer en quoi les transformations des techniques militaires de ce siècle ainsi que l’extension de leurs aires temporelles (des guerres longues), géographiques (des guerres mondiales) et mentales (des guerres totales) ont pu infléchir la pensée même de la violence et induire des transferts réciproques, du masculin vers le féminin et du féminin vers le masculin, dans les conflits de notre temps.