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Armes d'hommes contre femmes désarmées : De la dimension sexuée de la violence dans la guerre civile espagnole

Auteur(s) : Ripa Yannick
Type : Chapitre/Extrait
Titre Collection : De la violence et des femmes
Langue : FR
Collation : P. 143-156
Mots-clés : VIOLENCE A L’EGARD DES FEMMES ; DISCRIMINATION SEXUELLE ; ESPAGNE ; VIOLENCE ; FEMME ; GUERRE CIVILE ; VIOL ; ARME DE GUERRE.

Résumé/Sommaire :

La guerre civile convoque l’ensemble du corps social à prendre parti sur des projets antinomiques ; elle s’écarte donc par nature des guerres entre Etats, elle bouleverse les données des conflits qui mettent face à face des soldats, militaires de carrière ou appelés du contingent, des hommes en tout cas. Les morts civiles furent longtemps des éclaboussures du champ de guerre, un en-marge déploré, avant d’être intégré dans la marche guerrière, conséquence tragique des «progrès» techniques. En happant toute la population, car elle n’apprécie pas la neutralité, la guerre civile pose d’emblée le problème de l’engagement de tous, et donc des deux sexes, dans le conflit et s'interroge sur la forme qu'il peut prendre. Elle décline des possibles qui, du soutien moral, logistique à la lutte armée, rapprochent ou éloignent les sexes. Par cette hiérarchie des devoirs, chaque camp se prononce sur les rapports que doivent entretenir hommes et femmes avec le combat, les armes et donc la violence. De violence, il est aussi question dans le processus de barbarisation de l’ennemi qui est à l’œuvre dans tout conflit. La guerre civile le rend plus délicat : dans des hostilités entre nations, il est aisé de charger l’autre de toutes les noirceurs ; chacun peut tenir des propos semblables sur l’honneur, la grandeur et les valeurs qu'il incarne et défend. Parce que fratricide, la guerre civile doit peaufiner ses discours ; la barbarisation de l’autre, hier identique, ne va pas de soi, les protagonistes s'attachent à prouver que l'adversaire est en rupture avec l’identité nationale et ses grands principes fondateurs et fondamentaux. Le non-respect des femmes, souvent rapproché des attaques contre des enfants, participe d’une déshumanisation de l’ennemi. Ainsi trouve mise en exergue la violence des uns contre les femmes des autres, les propagandes des ennemis-frères se ressemblent étrangement et déforment la réalité, difficile à débusquer. C’est à partir de cette insertion de la violence des femmes et de la violence sur les femmes dans la guerre que sera interrogée la guerre civile espagnole, aux données complexes.

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N° de la microfiche : 043360



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