Auteur(s) :
Hathout
Hassan
Collectivite(s) Auteur(s) :
Organisation Islamique pour l'Education, les Sciences et la Culture (ISESCO)
Type : Chapitre/Extrait
Titre Ouvrage collectif :
Transplantation de certains organes humains du point de vue de la Charia
Année de Publication :
1999
Langue : FR
Collation :
P. 110-115
Mots-clés :
EMBRYON ; MÉDECINE ; AVORTEMENT ; FŒTUS ; EXPÉRIMENTATION ; LÉGISLATION ; FÉCONDATION ;
EMBRYON AVORTÉ ; FÉCONDATION IN VITRO ; TISSU FŒTAL.
Il serait faux de croire qu'il y a consensus au sujet de l'exploitation de l'embryon à des fins scientifiques, car en dépit des applications nombreuses faites dans ce domaine, le débat est loin d'être clos. Le sujet continue donc à susciter de vives controverses. Les uns sont favorables à cette exploitation si elle vise la préservation de la santé et des intérêts communs des hommes. D'autres la dénoncent au nom des valeurs morales en mettant en exergue les dangers qu'elle comporte pour la personne humaine. L'une des premières utilisations du tissu fœtal, d'ailleurs très peu sujette à contestation, a été la mise en culture des cellules embryonnaires. Ces cellules peuvent être cultivées et poursuivre leur croissance donnant lieu à plusieurs générations de cellules filles, et le processus peut continuer de façon presque infinie. Cette application s'est révélée d'un grand intérêt dans le domaine de la virologie et la mise au point de vaccins. Le sujet a connu un regain d’intérêt avec la découverte des avantages thérapeutiques du tissu fœtal. Ce tissu secrète une substance à même de corriger la déficience responsable de quelques maladies. En effet, l'embryon a le mérite de posséder des cellules en croissance active, potentiellement adaptables à n'importe quel tissu et ne provoquant pas de réaction de rejet immunitaire. Jusqu'ici, on pourrait croire qu'il ne s'agit que des transplantations d'organes. Mais cette question prend toute une autre ampleur lorsqu'on pense à la manière dont les organes sont obtenus. En effet, la majeure partie des embryons objet d'exploitation proviennent d'un avortement médicalement provoqué. Dès lors, des voix se sont élevées pour dénoncer cette pratique pour des raisons à la fois légales et humaines, et pour exprimer leur crainte de voir les organes embryonnaires l'objet d'un commerce lucratif ou de dons au profit d'un proche parent ou d'une tierce personne. Cette pratique est dangereuse et indigne de l'homme, car le but de la procréation est d'obtenir des enfants vivants et non pas de produire des embryons sur commande. Or, les faits attestent qu'ils sont nombreux ceux qui se livrent à ces pratiques, qu'il s'agisse des médecins utilisant le tissu fœtal à des fins thérapeutiques, ou provoquant l'avortement, ou encore des femmes qui vendent leurs embryons.
N° de la microfiche : 041815