Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

L'observation des grossesses montre que 20% des embryons sont sujets à l'avortement spontané et naturel. Mais, si l'on tient compte des cas d'interruption volontaire illégale de grossesse, on obtient un taux d’environ 40%. L'avortement est dit spontané ou naturel lorsque l'embryon, inapte à poursuivre son développement à terme, est expulsé hors utérus. Ainsi, l'embryon mal-formé est expulsé naturellement hors l'utérus, et c'est le cas d'avortement spontané le plus répandu. Mais l'avortement peut être provoqué de façon illégale alors que l'embryon poursuit normalement son développement. Cette interruption volontaire de la grossesse peut être alors motivée par des raisons d'ordre familial, social ou autres. Indépendamment des causes de l'avortement, l'on peut dire que sur le plan médical, certains embryons peuvent être exploités (dans le cadre de cette intervention, il s'agit d'embryons issus d'avortements provoqués illégalement et ayant des organes exploitables à des fins médicales) . Ceci dépend dans une large mesure du degré de développement des organes embryonnaires. Or, l'on sait que pendant les huit premières semaines de la grossesse, l'embryon ne possède pas encore d'organes ou de tissus pouvant servir pour les transplantations. Ce n'est qu'après cette période que les membres et organes de l'embryon commencent à se développer progressivement, et c'est à partir du quatrième mois (après insufflation de la vie) que les organes embryonnaires deviennent réellement exploitables. Ainsi, la transplantation des organes provenant d'embryons avortés est possible et scientifiquement utile. Mais, il faut que l'embryon ait déjà atteint un degré avancé de développement in utero, qu'il ait donc dépassé le stade d'insufflation de la vie, qu'il demeure vivant, ou que ses tissus soient maintenus en vie jusqu'au moment de leur prélèvement, leur transplantation ou leur congélation. C'est à ce stade que surgissent ainsi des questions sur la légitimité d'avortement spontané, le droit de propriété de l'embryon, la légitimité de son exploitation, etc.