Auteur(s) :
Ben Mustafa Hachana
Mounira
Collectivite(s) Auteur(s) :
Tunisie. Université de Tunis. Faculté des Sciences Humaines et Sociales de Tunis
Type : Actes de congrès/séminaire/atelier
Titre Séminaire / Colloque :
Justice et solidarité
Année de Publication :
2012
Langue : FR
Collation :
P. 83-96
Mots-clés :
SOLIDARITE ; SOCIETE ; RELIGION ; JUSTICE ; SOLIDARITE SOCIALE ; DEMOCRATIE ; PARTAGE ; PHILOSOPHIE.
Vouloir penser la solidarité revient à tirer au clair un écheveau de significations, d’où la difficulté de son appréhension en tant que discours construit. en tant qu’idéologie, elle est née à la fin du 19ème siècle, sous le nom de solidarisme et qu’elle cherche aussi l’enracinement d’un sentiment républicain. Pour la sociologie, il est évident que la solidarité est une dimension inhérente au social (une autre face de la sociabilité). S’agit-il d’un fait, ou d’un jugement de valeur ? Quelle place prend-elle entre pratiques sociales et politiques publiques ? Certes, le socialisme a, de sa part, cherché à reconstituer le tissu social déchiré, à dénoncer les facteurs d'insolidarité. En fait, en interrogeant l’origine du mot, on voit qu’il est issu du langage juridique, d’où son rapport à la responsabilité. La complexité de la notion vient certainement de la diversité de ses plans d’application : la morale, l’éthique. la sociologie, la philosophie et l’économie se disputent cette notion en lui donnent divers contenus. Ainsi dès le départ, on voit qu’il y a confusion inhérente même au concept qui mêle inextricablement le rationnel, l’idéologique et l’émotionnel, la compassion qui vient remplacer la charrue, le sentiment philanthropique. En cherchant d’abord une unité derrière cet écheveau on voit que le sens le plus général concerne le sentiment d’être liés par une responsabilité ou des intérêts communs (le fait de prendre conscience d’une communauté d’intérêts). Vouloir soumettre ce concept à l’investigation philosophique est une tache assez ardue, surtout si l'on prend en considération sa relation avec la justice sociale, le respect et le cosmopolitisme. Mais les envieux de cette réflexion sont tellement importants qu’il ne faut plus reculer, car notre époque, marquée par le phénomène globalisant, nécessite une législation de la solidarité : Il faudrait en faire une arme de résistance face aux problèmes comme les guerres, les famines, les crises économiques et tout ce qui s’ensuit comme catastrophes sociales, pauvreté et chômage. On ne peut jamais nier la capacité mobilisatrice de ce concept et son rôle dans l’engagement politique, mais du même coup, on ne peut nier aussi l’enchevêtrement entre intérêts, et bienfaisance. La solidarité, en tant que pratique est sujette aux manipulations, à l’instrumentalisation. La solidarité souffre donc d’un danger d'embrigadement. Cette contribution essaie de soulever la question du rapport entre solidarité et transcendance à travers la pensée Habermassienne, et questionner les sources, les mérites et les limites de cette conception qui ne cesse de prendre diverses acceptations, enrichies par des réflexions pertinentes sur le rôle de la religion dans l’espace public.
N° de la microfiche : 043540