Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Les problèmes urbains ont occupé une place importante dans la scène politique marocaine depuis les années 80. Suite aux émeutes de 1981, l'Etat a manifesté un intérêt particulier aux populations des quartiers populaires, en effectuant des enquêtes pour mesurer le poids démographique de ces quartiers, analyser leurs façons d'habiter et de s'organiser, mesurer l’aptitude des populations à participer à d'éventuels projets de restructuration de leurs quartiers. Dépourvus de tous les éléments de vie citadine, les habitants des quartiers populaires commencent à réclamer l'équipement de leurs quartiers et par conséquent la reconnaissance de leurs quartiers par l'administration. Or, le processus d'équipement de ces quartiers s'avère très lent et se balance en fonction de la conjoncture sociale et des politiques des conseils communaux en place. Pour accélérer ce processus d'équipement et se prémunir contre les menaces de destruction, les habitants des quartiers populaires commencent à s'organiser en association. Ainsi, la défense du quartier contre d'éventuelles destructions, son équipement et son intégration à la ville constituent les revendications majeures des associations des quartiers populaires. Ces dernières différent selon leur poids de présence, l'importance de leur pression, mais aussi selon leur profil. Ce travail présente une catégorisation, selon le profil, des associations des quartiers populaires (associations d'équipement, amicales de pression, etc.). Le travail met l'accent également sur l'enjeu politique de l'équipement des quartiers populaires pour l'ensemble des acteurs. D'où la nécessité de multiplier les efforts pour garantir le maintien de l'ordre public, car c'est aux marges des villes que se dressent les plus grands défis contre cet ordre public.