Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Les sipahis, ou cavaliers armés des tribus turcomanes ralliées à la bannière des fils d'Osman, constituèrent la force militaire prépondérante qui assura l'expansion des conquêtes de cette dynastie, dès la fin du 13ème siècle. La nécessité de fournir une rétribution matérielle aux sipahis et d'assurer la nourriture et l'entretien de leurs montures amena à l'élaboration d'un vaste système administratif basé sur les "timars", ou apanages ruraux, dans les campagnes de Roumélie et d'Anatolie. Pour l'application de ce système, l'administration ottomane procédait, dans chaque nouveau territoire conquis, à un inventaire des ressources agricoles ou rurales et des revenus fiscaux en découlant. Les appellations "khâss" et "ze'amet" désignaient, respectivement les catégories supérieure et moyenne du "timar", tandis que le nom générique du "timar" était employé pour la catégorie inférieure, revenant aux petits sipahis. Les données sur les sipahis et les timars servent d'éclaircissements pour la présente recherche qui traite de la mise en place d'un nouveau système d'organisation administrative, fiscale et militaire dans les campagnes tunisiennes, à la suite du soulèvement mené par les janissaires de Tunis en 1591. La recherche s'articule sur une hypothèse particulière, à savoir que cette entreprise, menée graduellement sous la férule du bey, et qui s'étendit sur toute la première moitié du dix-septième siècle, se basait, dans une importante mesure, sur le système du timar.