Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Notre recherche vise à étudier l'état des lieux de la pratique de la gouvernance de I' Académie régionale de l'éducation de l’oriental, de signaler certaines de ses défaillances et de suggérer des pistes d’amélioration.

Cette étude de cas commence par une analyse documentaire se rapportant à la pratique de la gouvernance dans I'Académie étudiée, prolongée par une enquête basée sur des entretiens et des focus-groups auprès de I'ensemble des parties prenantes.

Les résultats auxquels nous avons pu aboutir révèlent que la pratique de la gouvernance de l'AREF de I'oriental se caractérise par les défaillances suivantes :

Une faible participation des différentes parties prenantes de I'AREF à tous les niveaux de la prise de décision.

Une absence de la transparence dans les décisions prises par l'Académie. En effet, la majorité des personnes interrogées souligne que la zone la plus opaque de la gestion de I’AREF est le domaine de la gestion matérielle et financière.

Une forte irrégularité dans la production, la diffusion et la circulation de l'information qui favorise l'opacité. En effet, ce problème peut s’expliquer par l'absence d'un système d'information cohérent, intégré et couvrant l'ensemble des domaines fonctionnels de la planification et de la gestion de I’AREF.

Le fonctionnement du conseil d'administration de I’AREF présente des lacunes et des insuffisances du fait qu’il n'exerce pas toutes les fonctions et les prérogatives stipulées par la loi. De plus, ses performances en termes d'efficacité et d’efficience sont limitées.

La responsabilisation et la reddition des comptes sont absentes dans la gestion de l'AREF, et les conditions de leurs mises en place sont inexistantes. D'ailIeurs, les interférences entre les différents maillons de prise de décision (central, régional, provincial et local) influent profondément sur la question de la responsabilité et de la redevabilité de la gestion régionale.

Les décideurs de l'AREF ne prennent pas en compte dans leurs décisions les spécificités locales de la région et les besoins réels de la population locale, étant donné que la plupart des décisions éducatives régionales ne se basent pas sur des études diagnostiques et sur des enquêtes du terrain qui prennent en considération les besoins réels des bénéficiaires du service éducatif.

Des défaillances dans la pratique de la gouvernance locale se manifestant par la faibIe participation des parties prenantes locales à tous les niveaux de la prise de décision de I’AREF, et par les nombreux dysfonctionnements du conseil de gestion au niveau des établissements scolaires.

Même si les preuves tangibles sont difficiles à obtenir, et à croire les témoignages des personnes consultées, les propos recueillis soulignent que la gestion matérielle et financière de I’AREF serait entachée par la corruption, notamment dans le domaine des marchés publics de l’AREF, du fait du manque de la transparence dans les procédures de passation et d’exécution des marchés, de la complexité et la lourdeur dans l'application des lois et des règlements en vigueur et aussi de l’absence d'un diapositif régional d'évaluation de suivi et de contrôle.