Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Toute nouvelle stratégie d’aménagement et de planification de l’évolution des villes et des régions prend en considération les mouvements internes de la population. Les choix stratégiques en matière de répartition territoriale de la population sont tributaires des motivations, des déterminants et des impacts socio- économiques, générés par ces diverses mobilités spatiales. Les conséquences de telles mobilités, et en particulier l'exode rural, sont multiples, tant au niveau des zones de départ que des zones d'arrivée. Ces mouvements sont accentués par les niveaux de vie différentiels, qui se caractérisent par des disparités entre le milieu rural et le milieu urbain d’une part, et entre les différentes régions d'autre part. Les nouvelles préoccupations des pouvoirs publics, quant à l'approfondissement de la recherche et de la réflexion sur les mouvements migratoires, répondent aux exigences d’une distribution optimale de la population à travers le Royaume. En effet, une meilleure connaissance de ce phénomène, ainsi que l’élaboration d’indicateurs socio- spatiaux et démo- économiques du fait migratoire, devraient nourrir les orientations et les stratégies d’actions, en faveur du développement et de l’aménagement du territoire. A cet effet, le département chargé de l’Aménagement du Territoire a procédé, depuis le début des années quatre vingt dix, à des investigations et études dans le cadre du projet Migration Interne et Aménagement du Territoire. La première phase de ce projet a été couronnée par la réalisation d’un ensemble de travaux, dont l’Enquête Migrations Internes (EMIAT- 1991), réalisée dans le milieu urbain. Elle a touché plus de 20000 migrants. Les résultats de ces travaux, publiés et largement diffusés, ont permis d’apporter les éclairages nécessaires sur les tendances récentes du phénomène migratoire de ses déterminants et implications sur les zones émettrices, qui se trouvent amputées de leurs ressources humaines les plus productives, et sur les zones d’accueil insuffisamment préparées pour assumer, en termes d'investissements, les charges nouvelles qui en découlent. Au cours de la deuxième phase, l’accent a été mis sur l’appréhension des aspects qualitatifs en matière de migration interne, en vue d’en compléter la connaissance. L'objectif à terme étant de mettre en place un observatoire pour le suivi et l’analyse de la migration, dont disposeraient l’ensemble des utilisateurs. Dans ce cadre, plusieurs investigations à caractère scientifique ont été menées. Ces investigations scientifiques ont été sanctionnées par la production d’un ensemble de rapports, dont celui portant sur les Perceptions et attitudes des élus et des responsables locaux à l'égard de la migration interne. Ce dernier, élaboré avec la collaboration d’enseignants chercheurs marocains en qualité de consultants, est une synthèse des perceptions et attitudes des personnes ayant participé aux entretiens de groupes réalisés au sein des localités enquêtées.