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L'Amitié, sacrifice de soi ou sacrifice de l'autre?

Auteur(s) : El Azouzi Mohamed
Type : Article
Titre Publication en série : Al Misbahiya. Série : "Langues et littératures"
Editeur(s) : Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Sais-Fès
Année de Publication : 2003
Langue : FR
Collation : N°6, p.99-106 : réf.
Mots-clés : RECIT ; IDÉES SOCIALES ; TRADITION ; SOCIÉTÉ ; AMOUR ; EMOTION ; AFFECTIVITE ; LITTERATURE ; POESIE ; AMI ; AMITIE ; SACRIFICE.

Résumé/Sommaire :

« Qu'un ami véritable est une douce chose » : en composant ce vers, auquel il accorde la solennité de I'alexandrin et les accents d'un (apparent) lyrisme, La Fontaine n'invente rien. D'autres, avant lui, ont célébré les vertus de I'amitié ; d'autres encore le feront, après lui. Epicure: « De tous les biens que la sagesse nous procure pour le bonheur de toute notre vie, celui de l’amitié est de beaucoup le plus grand. » (Maxime 27). Dans ses Maximes, à lui, La Rochefoucauld s'étale généreusement sur ce thème, qui comme I'amour, cette autre notion ambiguë, aime la citation, faute de pouvoir se forger une identité claire et définitive, faute de pouvoir réduire la distance entre idéal et réalité. Car jamais on n'est à I'abri des surprises, jamais loin du revers, de I'excès, du drame. La Fontaine de nouveau : « Rien n’est si dangereux qu'un ignorant ami ;/ Mieux vaudrait un sage ennemi ». Voulant trop bien faire, l'ours « à demi léché » tue son ami I' Amateur des jardins dont une mouche importune est venue déranger le sommeil ; ainsi, il « Casse la tête à I'homme en écrasant la mouche» !

Moralité : I'intrigue « amicale » n'est jamais pure; elle se nourrit de maladresses, de malentendus, de désirs égoïstes et pourtant mus par le plus sage altruisme; elle se développe dans l'ambiguïté d'autres sentiments, dans la contrainte d'autres enjeux.

C'est cela que je voudrais pouvoir montrer, en analysant des cas d'amitié, peu classiques, où le sacrifice de soi pour I'autre n'est pas si innocent qu'il y paraît. En fait, c'est notre ami qu'on finit par sacrifier, en pensant se sacrifier pour lui. J'ai ainsi relu des œuvres aussi diverses que Vendredi ou les limbes du Pacifique de Michel Tournier, qui reprend le mythe de Robinson Crusoé, Des souris et des hommes de John Steinbeck, Le vieil homme et la mer d'Ernest Hemingway, et même un tout petit livre, intitulé L'ami retrouvé de Fred Uhlman. Autant d'exemples qui montrent I'amitié partagée entre la tentation du mythe, qui la sanctifie, et la dure réalité du roman, qui la met à I'épreuve.

Traduire le résumé vers :

N° de la microfiche : 044332



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