Auteur(s) :
Chafik
Hassan
Type : Article
Titre Publication en série :
Al Misbahiya
Editeur(s) : Faculté des Lettres et des Sciences Humaines Sais-Fès
Année de Publication :
2003
Langue : FR
Collation :
n. 6,
p. 181-191
: notes
Mots-clés :
LITTERATURE ; ROMAN ; CRITIQUE LITTERAIRE ; AMOUR ; ROMANTISME ; DESIR ; RELIGION ; VIOLENCE ;
NARCISSISME.
Deux cavaliers de l'orage est un roman sur l'amour, un amour qui frôle l'inceste et qui unit deux frère, le Cadet et Marceau. Mais c'est aussi et ceci est une caractéristique de l'esthétique gionienne, un roman qui sonde les abîmes de l'âme humaine en vue de s'interroger sur les rapports qu'entretiennent l'ennui et la passion.En effet, et à l'instar de toute l'esthétique romantique, l'imaginaire gionien fait l'expérience du désenchantement du monde. Un désenchantement que Gæthe situait au cœur même des Lumières mais que Marcel Gauchet associe aux religions monothéistes. Selon ce dernier, le désenchantement accomplit en quelque sorte le destin monothéiste de la pensée occidentale, il est lié à une irrémédiable érosion du religieux qui se traduit par la désacralisation du monde. Michelet, dans La sorcière, a déjà montré que le polythéisme antique, reculant devant le christianisme, emportait dans sa mort le sentiment d'une nature animée. La pensée de la modernité ne peut être que désenchantée car le Logos, en chassant le mythe, donne du monde et de lui-même une vision démythifiée. La modernité oblige l'homme à accepter un univers désenchanté, dépouillé de la parure menteuse du récit ou des métaphores. Le renoncement au mythe ne va pas sans tristesse. Une tristesse que Montherlant décrit de manière lumineuse dans sa préface de Don Quichotte. Ainsi, cet article met en lumière le narcissisme et la violence ou l'autre face de l'amour dans cet œuvre titré " Deux cavaliers de l'orage de Jean Giono".
N° de la microfiche : 044339