Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

L'exploration par la Direction de la Politique Économique Générale des potentialités existant entre le Maroc et des partenaires autres que l'Union Européenne s'inscrit dans l'objectif global de diversification des marchés à l'export et de la réduction de la dépendance commerciale vis à vis de l'Union Européenne. En effet, la concentration des échanges extérieurs du Maroc sur son partenaire traditionnel est de nature à accroître sa vulnérabilité aux chocs de demande et constitue une menace pour son économie : érosion des préférences, élargissement vers l'est avec le risque du détournement d'une partie des échanges et des flux de capitaux privés.

L'Association Européenne de Libre Échange (ABLE) est une organisation dynamique qui fait de son ouverture sur les partenaires méditerranéens un objectif majeur. L'entrée en vigueur de l'accord de libre échange Maroc - AELE en décembre 1999 représente une opportunité qu'il faudrait saisir pour développer les échanges entre les deux parties qui sont aujourd'hui encore faibles.

Les relations du Maroc avec les pays de l'AELE sont caractérisées par les éléments suivants :
* Les échanges commerciaux demeurent faibles avec 2% du total des transactions courantes. Ils sont surtout établies avec la Suisse à hauteur de 85% et la Norvège avec 14%. Avec le principal partenaire qui est la Suisse, les importations du Maroc ont représenté 1,05% en 1999 contre 1,03% en 1998. Les exportations quant à elles, ont représenté 0,74% en 1999 contre 0.86% en 1998.

*En 1999, les principales exportations marocaines vers la Suisse et la Norvège sont par ordre d'importance : les produits agroalimentaires, les produits chimiques avec l'acide phosphorique, et le textile. Les importations du Maroc en provenance de la Suisse sont constituées principalement des produits chimiques suivis des produits mécaniques et électroniques. Les importations en provenance de la Norvège sont très faibles.

*Une nouvelle dynamique est susceptible d'être déclenchée avec l'entrée en vigueur depuis 1999 de l'accord de libre échange avec ces pays. Il serait également opportun d'assurer un suivi conjoncturel de ces échanges pour faire de cet accord un outil de développement des exportations et réduire le déficit qui se situe à près de 800 millions de dirhams avec cette zone en 1999.

*Les investissements directs de I'AELE sont restés faibles, surtout en comparaison avec ceux provenant de l'Union Européenne.

*Les recettes voyages en provenance des pays de l'AELE, la Suisse en particulier, enregistrent une sensible augmentation depuis 1996 : 37 993 touristes suisses ont visité le Maroc en 1999 contre 28 162 en 1997, soit 1,62% des arrivées totales en 1999.

*Les pays de l'AELE disposent d'atouts reconnus dans des domaines comme l'environnement, la pêche et la prospection offshore pour la Norvège qui est le second exportateur mondial de pétrole. De même, le Maroc pourrait partager l'expertise Suisse dans la finance, l'industrie et les services.

*Le dynamisme retrouvé des économies de l'AELE témoigne de l'existence d'un potentiel d'échange important avec le Maroc susceptible d'améliorer son insertion à l'économie mondiale. A cet égard, le Maroc devrait intensifier les actions de promotion en direction de ces pays afin de drainer davantage de flux commerciaux, financiers et de touristes.

*Malgré le rejet suisse de l'intégration à l'Union Européenne, le gouvernement helvétique devrait prendre une décision sur l'ouverture de négociations d'adhésion entre 2003 et 2007. Par ailleurs, il existe une réelle volonté chez les autres pays de l'AELE d'intégrer l'Union Européenne à terme.

*Le rapprochement du Maroc avec les pays de l'AELE constituerait un acquis en cas d'élargissement et représente un facteur déterminant qui contribuera à l'établissement d'un véritable réseau de relations contractuelles entre les opérateurs économiques des deux parties. Aussi est-il important de renforcer ce processus.

*Dans ce sens, le comité mixte, qui s'est réuni en octobre 2000 à Rabat a permis de finaliser certains points de l'accord de libre échange restés en suspens concernant les questions de douane et d'origine, les règles de procédure, les produits de la mer, les restrictions quantitatives sur les importations et exportations, les monopoles d’État, les marchés publics, les droits de propriété intellectuelle et les services. Le Maroc a obtenu satisfaction sur la majorité des points abordés, notamment sur le cas de la truite pour laquelle il a demandé de bénéficier d'une période de grâce de trois ans avant de réduire de 40% à 30% ses droits de douane.