Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Le Maroc possède trois grands châteaux d'eau naturels : le Moyen Atlas, le Haut Atlas et le Rif. Ces chaînes de montagnes jouent, chacune à sa manière, un rôle déterminant dans la distribution des fleuves et des rivières et ce, grâce d'une part aux quantités de pluies et de neiges qu'elles reçoivent, et dont une grande partie dévale vers les bas reliefs avant de rejoindre la mer, d'autre part à leurs masses calcaires qui emmagasinent l’eau avant de la libérer à partir de diverses sources. Dans le Moyen Atlas naissent le Sebou, l’Oum-Er-Rbiâ et la Moulouya et on estime que 20 à 40% des eaux des précipitations reçues par ce massif s'infiltrent dans les roches calcaires. Sur son versant saharien, le Haut Atlas calcaire central et oriental assure les cours supérieurs permanents des oueds Guir, Ziz,Ghéris et Dadès. Au nord, il fournit à l'Oum-er-Rbiâ ses grands affluents qui le rejoignent dans la plaine du Tadla (oueds Abid, Lakhdar et Tessaout qui ont leur source respectivement dans les jbels Ayachi, Azourqi et Mgoun). A son tour, le massif ancien du Haut Atlas alimente l’oued Tensift et ses affluents (Ourika, Nfis, Chichaoua) et l'oued Sous et ses affluents (Aoulouz, Assif-n-Aît Moussa, Assif-n-aït-el Haj). Permanents en général sur le versant nord et essentiellement saisonniers sur le versant sud, tous ces cours d’eau creusent de profondes et étroites vallées. (gorges). Troisième château d’eau naturel, le Rif fournit leurs eaux, entre autres, aux oueds Ouergha, Loukkous, Laou, Ghriss, Nkor,etc. Ceci grâce aux abondantes précipitations pluviales et neigeuses qu'il reçoit et grâce à sa dorsale calcaires. L'Anti-Atlas ne possède qu'un ruissellement saisonnier avec parfois des crues-surprises. Il en est de même des Hauts plateau de l’Oriental, du Tafilalet et de l’ensemble du Pré-sahara et du Sahara, régions pré-désertiques ou désertiques où les précipitations sont occasionnelles. Ainsi les cours d’eau sont rares et les seules unités hydrographiques plus ou moins organisées sont allogènes, c’est-à-dire originaires du Haut Atlas ou de l’Anti-Atlas. En fait, mis à part quelques fleuves et quelques grandes rivières et malgré la présence de grands châteaux d’eau, le réseau hydrographique marocain n’est qu’un ensemble d’oueds, c’est-à-dire des gouttières intermittentes don’t l’écoulement, selon les régions, peut être permanent, temporaire, saisonnier ou simplement épisodique.