Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

L'émergence boursière de certains pays du Tiers- monde qualifiés de dynamiques est actuellement le maître mot dans les milieux financiers internationaux. Les "big bang" boursiers qui se sont produits en Occident pendant la décennie passée semblent donc gagner progressivement le Tiers-monde, et ce en relation étroite avec la gestion de la dette internationale largement "bradysée". Dans cet environnement économique et financier mondial nouveau, marqué par les délocalisations industrielles et les investissements étrangers en portefeuille, les pays du Tiers-monde se livrent actuellement à une véritable compétition qui se joue entre autres sur le terrain boursier. Le Maroc est sorti d'une décennie de rééchelonnement avec la transformation radicale de sa sphère financière enrichie d'une kyrielle de réformes intéressant la fiscalité, les droits de douane, la réglementation des changes, la création d'une zone offshore à Tanger et tout dernièrement une loi bancaire et une loi sur la Bourse, (en plus d'autres réformes attendues, notamment dans le domaine des encouragements aux investissements). La réforme boursière a donné lieu, un mois seulement après son adoption (21 septembre 1993) à un record des transactions, soutenues par les premières opérations de privatisation (2,65 Milliards de dollars US de capitalisation boursière pour 1993, soit 10% environ du PIB et en augmentation annuelle de 362% pour le chiffre d'affaires). Toute la question est désormais comment maintenir cet élan, le développer et en faire un outil bien coordonné aux autres véhicules de financement internes et aussi efficacement ouvert sur le marché international des capitaux. En effet, dès lors que les réformes sont accomplies dans le sens de l'édification d'un grand marché du capital au Maroc, c'est sur leur évaluation, leur intégration, leur coordination et leur harmonisation que l'attention est portée. La réflexion proposée dans le cadre de cette étude est un voyage à travers les évolutions, les mutations et les enjeux récents de par le monde, allant des pays occidentaux aux nouveaux pays industriels d'Asie et d'Amérique latine (1ère partie). Il sera conduit ensuite à juger la place du Maroc dans l'échiquier international actuel, en lui montrant objectivement les atouts en main grâce aux réformes mises en œuvre jusqu'à présent, mais aussi en le sensibilisant aux contraintes de notre économie et aux perfectionnements nécessaires qu'exige la nouvelle donne (2ème partie). Le lecteur sera enfin amené à examiner le bilan et à faire la mise au point sur une transition toujours en cours, avant de le mettre en face des horizons nouveaux qui s'ouvrent en cette fin de siècle, mais qui imposent de nouveaux défis à travers les batailles commerciales qui font déjà rage à l'échelle planétaire et qui interpellent le Maroc dans son environnement financier euro-maghrébin et méditerranéen (3ème partie).