Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Depuis quelques années, les ressources halieutiques sont devenues un véritable enjeu économique que les Etats côtiers ont cherché à s’approprier en créant des zones réservées de pêche de 12 miles puis de 70 miles pour aboutir actuellement à la zone économique exclusive de 200 miles. Notion centrale du nouveau droit de la mer, la consécration du concept de la ZEE de 200 miles à l’échelle mondiale s’est traduite par un transfert du contrôle de la ressource halieutique vers les pays côtiers et a débouché sur un véritable partage des océans. Le Maroc compte parmi les pays que la géographie a privilégié. Avec sa double façade méditerranéenne et atlantique, la longueur de ses côtes qui s'étendent sur près de 3400 km de la largeur de sa plate-forme continentale particulièrement riche en poissons, le Maroc possède des atouts importants qui le placent parmi les tous premiers producteurs de poissons d'Afrique. Sa production actuelle le place au second rang après le Nigéria et ses prises de la sardine d'Europe en font le premier producteur dans le monde. Selon les dernières estimations, les prises d'équilibre seraient de l’ordre de 1.3 million de tonnes par an pour une valeur globale de 650 millions de dollars US. Ce niveau des captures permettrait un renouvellement normal des stocks. Plus de 70% de ce potentiel est constitué de poisson pélagique à prédominance sardinière d’une valeur commerciale représentant un peu plus de 20% de la valeur globale, alors qu'un peu moins de 30% des ressources est constitué de poissons à haute valeur commerciale (céphalopodes et autres poissons blancs). Comparativement à ses possibilités de pêche, quelle est le niveau de participation de l’armement marocain, quelles en sont les structures et quelle utilisation est faite de la production actuelle? C’est ce que cet exposé se propose de développer dans une première étape. La seconde partie expose la politique imprimée à ce secteur et les moyens mis en oeuvre par les pouvoirs publics en vue de son expansion. L'objectif étant de faire connaissance avec les pêcheries marocaines, et aussi de détecter les créneaux susceptibles d’être utilement exploités dans le cadre d’une coopération bilatérale mutuellement profitable entre le Maroc et la France.