Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

L'objectif du présent rapport est de déterminer l'impact respectif de la croissance et de la distribution des revenus sur l'évolution de la pauvreté rurale et urbaine au Maroc dans les années 1990. Pour ce faire, la méthode mise au point par Datt et Ravallion (1992) sera appliquée à des données relatives aux dépenses par personne qui ont été colligées dans le cadre des enquêtes nationales sur le niveau de vie des ménages de 1990/91 et 1998/99.
Cette méthode isole l'effet de croissance (dû à un changement dans le dépense moyenne) de l'effet de redistribution (dû à un changement dans les inégalités telles que représentées par la courbe de Lorenz) et d'un résidu pouvant être interprété comme l'impact conjoint des deux effets sur la pauvreté.
Afin de mesurer la pauvreté, les indicateurs proposés par Foster, Greer et Thorbecke (1984) seront utilisés, ainsi que des seuils précédemment calculés par l'institut de la statistique de Rabat.
Les principales conclusions seront que : la pauvreté marocaine représente surtout un phénomène rural. Les effets de distribution et de croissance auront tous deux comme conséquences une aggravation de la pauvreté, c'est à dire qu'il y a eu, au cours de la période étudiée, à la fois une diminution de la dépense moyenne et une hausse des inégalités entre les individus : les pauvres ont donc été relativement plus touchés par la décroissance que leurs concitoyens plus aisés. Pour la majorité des indicateurs utilisés, c'est surtout l'effet de croissance qui domine, toutefois en milieu rural et pour des indicateurs tenant compte de la sévérité de la pauvreté, l'effet de distribution calculé gagne en importance.