Auteur :
Hassani
Lamia
Année de Publication :
2010
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Santé
Couverture : Maroc
Malgré les efforts déployés et les moyens injectés par le Ministère de la Santé en matière de lutte contre la tuberculose, le taux de perdus de vue et d’abandon restent relativement élevé au Maroc avec une moyenne de 10,3% (selon la cohorte 2008). Or, l’abandon du traitement antituberculeux représente le principal obstacle à la prise en charge correcte des tuberculeux et un défi majeur de la lutte antituberculeuse (LAT). Notre étude a pour objectif d’explorer les facteurs impliqués dans la perte de vue des malades (PDV) et dans l’abandon du traitement anti bacillaire chez les patients ayant présenté une tuberculose pulmonaire à microscopie positive au niveau de la préfecture de Ain Chock Hay Hassani Nouaceur région du grand Casablanca durant l’année 2008. Le taux de PDV dans ces préfectures était supérieur à la moyenne nationale (17,1%). La collecte de données s’est effectuée par le biais d’un questionnaire avec les patients TPM+ et par des entretiens semi structurés avec le personnel de santé impliqué dans la LAT. Sur les 103 patients déclarés PDV et ayant fait l’objet d’une recherche active, 43 (42%) ont pu être interviewés. L’analyse de nos résultats a montré que les facteurs liés à l’organisation du système de santé étaient dominés par le long délai d’attente (17%), l’inaccessibilité du CDTMR (16,2%), l’éducation sanitaire insuffisante, les contraintes de la supervision du traitement (7%) et l’implication insuffisante du personnel de santé de premier échelon. Les facteurs liés aux patients étaient dominés par la sensation d’amélioration clinique par manque d’information (37,2%), les contraintes financières (21%), la crainte de perte d’emploi (14%), la toxicomanie et l’incarcération (7%). Les facteurs inhérents au traitement accusaient surtout la durée longue du traitement, 81,4% des patients interviewés avaient jugé que la cause de leur abandon était la longue durée du traitement. La réduction du taux de PDV, reste tributaire de la proximité et de la disponibilité des structures appropriées des soins, d’une amélioration de l’organisation des services responsables des activités de lutte contre la tuberculose et d’un renforcement de l’efficacité et de la qualité de l’information, éducation et communication avec les malades.