Auteur :
Kouzmine
Yaël
Type : Article
Thème : Etat – Politique
Couverture :
Algérie
Aujourd'hui espace d'enjeux géostratégiques, le Sahara représente pour l'Algérie, comme pour les différents états du Maghreb, un hinterland porteur et vecteur de développement économique. Champs pétroliers, ressources en minerais et aquifères souterrains sont autant d'éléments qui, combinés à des considérations géopolitiques nationales et internationales, ont justifié une intégration au territoire national des vastes espaces sahariens. Si historiquement le commerce transsaharien constitua un des socles de la prospérité des différents pouvoirs politiques implantés dans le nord du Maghreb, son déclin, ainsi que la mise sous tutelle coloniale des territoires maghrébins, ont considérablement transformé le regard et les intentions politiques portés par ces territoires. Au lendemain de l'indépendance algérienne (1962), l'appropriation et l'intégration de ces espaces sahariens constituèrent des enjeux capitaux dans la construction de l'État-nation. Les politiques d'intégration territoriale en Algérie se sont alors appuyées sur deux principes fondamentaux, d'une part, la déconcentration du pouvoir à destination du local par le biais de l'évolution des maillages administratifs et, d'autre part, le désenclavement par le biais des réseaux de transport. Ces deux éléments de l'action publique algérienne, dans un contexte de très fort accroissement démographique, ont engendré une refonte conséquente de l'organisation spatiale du Sahara algérien comme de son fonctionnement économique, politique, social et in fine territorial. Dans le cadre de cette communication, nous nous proposons de reconstituer les étapes du désenclavement des territoires sahariens comme étant le résultat des politiques publiques volontaristes menées par l'État algérien en matière d'aménagement du territoire depuis l'indépendance en 1962.