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Impact du système administratif centralisé sur les Aït Isfoul d'Anagam : règlement foncier de l'espace tribal des Aït Isfoul au Maroc
Auteur :
Jardak
Moèz
Type : Etude
Thème : Etat – Politique
Couverture :
Maroc
URL Article :
http://ressources.ciheam.org/om/pdf/a32/CI971098.pdfURL Source :
http://ressources.ciheam.org/ 
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(1,40 MB) CI971098.pdfRésumé/Sommaire :
Le passage d'un rôle actif a un rôle passif est le cas non seulement de la population nomade, mais de toutes les régions arides du Sud. Durant longtemps, aucune partie de la zone aride marocaine (et même de l'ensemble du nord de l'Afrique) n'a été à l'écart des répercussions de la prospérité du commerce entre la Méditerranée et le Soudan. En fait, elle a été la plaque tournante du trafic caravanier.
Depuis le début du xx ème siècle, le déclin du commerce caravanier dans la région du Drâa a privé les familles nomades de sources de revenu omplémentaire à l'élevage ' nomade (perception d'un droit du passage, protection de caravanes, etc., Toutain, 1977).
Mais depuis la période coloniale, les changements économiques et sociaux ont transformé ces régions arides en zones marginales aux yeux des décideurs politiques. .Cette vision a été au début "une question de géographe" (Chiche, 1990), car c'est seulement, dans ces régions, le degré de richesses en ressources minières exploitables qui pouvait changer l'avis de ces décideurs, et donc l'avenir de ces régions.
Dépourvu de ces richesses, la région aride du Drâa a subi la loi du décalage de développement avec le Maroc "utile", celui des grandes villes. La seule "faveur" gardée par les décideurs politiques est constituée par la promotion administrative commencée depuis la période coloniale, héritée et renforcée avec l'indépendance. Ce choix politique est expliqué par Bisson (l 993) par le fait que les décideurs en général visaient d'une part à renforcer le maillage du territoire et donc à accélérer le contrôle d'un espace parfois convoité, d'autre part, que ces territoires constituent des "réserves" de terres pour la mise en valeur agricole contre le problème de la dépendance alimentaire.
Avec la pénétration coloniale et l'instauration d'úne administration moderne, une crise avait déjà commencé. Ces interventions ont en effet été accompagnées d'un processus de sédentarisation des nomades dans les oasis, et plus tard dans les années 1960 au milieu des steppes, et ont eu ainsi des répercussions radicales sur les statuts fonciers et de leur réglementation.
Parmi les Aït Atta, confédération regroupant des tribus d'éleveurs nomades sahariens qui ont avancé vers le Haut Atlas au cours des siècles derniers, les Ait Isfoul de Ouarzazate sont ceux qui se sont le moins sédentarisés avant les années 1960.
Leur fmation et le passage à l'agriculture, qui se sont accélérés au cours des trois derniè res décennies, s'accompagnent d'une remise en question du statut des terres qu'ils occupent.
A travers les conflits actuels relatifs au processus de l'individualisation de la disposition des ressources de l'espace collectif des Aït Isfoul, jusqu'alors ouvert aux troupeaux, nous nous proposons de montrer les problèmes qui se sont posés et qui continuent à se poser à quatre niveaux et dans quatre registres, et qui affectent aujourd'hui la production de l'espace par les différents acteurs:
=$ entre les Aït Isfoul déjà installés dans des oasis et ceux qui se sont fixés récemment, se pose la question des conditions de l'accès à la terre et à l'eau ;
=$ entre les habitants des oasis en général et les nouveaux sédentaires, la question des limites territoriales reprende l'importance ;
=$ entre les éleveurs qui restent nomades dans la région et ceux qui se fixent sur des terres jusqu'alors de parcours, se pose le problème de la compétition sur la terre pour des usages antagonistes ;
=$ et entre l'autorité de tutelle et les communautés, s'impose la nécessité de la reformulation des statuts.
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