Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

Motivée par des attitudes et des comportements disparates des parents Marocains par rapport à la scolarisation de leurs enfants, et par les résultats scolaires dissemblables des élèves, cette recherche essaie d’étudier les facteurs pouvant influer l’engagement ou le désengagement parental tout en liant les deux notions à la réussite ou à l’échec scolaire des enfants (Davis-Kean, 2005). La présente étude a donc pour but de vérifier l'hypothèse selon laquelle, au Maroc, les parents peuvent s’engager ou se désengager du cheminement scolaire de leurs enfants à cause de leurs lieux de résidences, leurs professions et leurs niveaux culturels.
Afin de vérifier cette hypothèse, une enquête est menée auprès de 16 parents Marocains divisés en trois catégories : les parents habitant un quartier résidentiel, exerçant un métier valorisant et possédant un niveau culturel très important font partie de la catégorie 1 (C1). La catégorie2 (C2) concerne des parents qui habitent des quartiers moins populaires, exercent des métiers moyens et ont un niveau intellectuel assez bon. La catégorie 3 (C3) s’intéresse aux parents de quartiers populaires qui sont dans la majeure partie des cas des ouvriers et qui ne possèdent aucun diplôme.
L'analyse des données révèle que 100% des parents de la C1 s’engagent dans le suivi scolaire de leurs enfants, 83,33% d’eux entretiennent des relations régulières avec les enseignants, 83,33% s’investissent dans des activités communautaires organisées par le lycée où leurs enfants sont scolarisés. Les parents de la C2 se mobilisent moins que ceux de la C1. Et si 66,66% d’entre eux participent au suivi scolaire de leurs enfants, seulement 16,66% de ces parents voient de manière régulière les enseignants de leurs enfants. D’un autre coté, 33,33% d’eux participent aux activités que le lycée entreprend au sein de la communauté. Les parents de la C3 sont ceux qui se désengagent le plus de la scolarité de leurs enfants. Aucun d’eux n’assure le suivi scolaire des enfants, 16,66% d’eux ont une relation avec les enseignants, et 16,66% s’engagent communautairement à travers le lycée.
L'hypothèse de cette recherche est donc confirmée. Comment expliquer ces résultats ? Des études ont montré que l’engagement parental se trouve fortement influencé par des facteurs socio-économiques et des facteurs culturels (Bouchard, ST-Amant et J Tondreau, 1998). En effet, les parents de la C3 tendent à adopter plus des attitudes de prise de distance. Et si l’engagement est à la base, un processus où l’action participative prend toute son ampleur, (Hotyat, 1973 ; Kiesler, 1971) , seulement les parents Marocains de la C1 s’inscrivent dans cette démarche. Les parents de la C2, quand à eux, ne s’engagent que partiellement.
D'autres recherches devront être menées afin de voir si d’autres facteurs peuvent également être à la base de l’engagement ou du désengagement des parents Marocains, comme elles peuvent être menées sur d’autres types de familles et ceci non seulement dans les zones urbaines mais également dans les zones rurales.