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Le rapport au savoir historique du temps présent à l'ère de la mondialisation : un regard croisé Sud/Nord
Auteur :
Ayachi
Mokhtar
Date de publication : 11/05/2009
Type : Article
Thème : Culture
Couverture :
Maroc
Télécharger le document :Résumé/Sommaire :
Comment écrire et enseigner, à l’ère de la mondialisation et devant les nouvelles données qui en sont issues, une histoire du temps présent, ouverte sur le monde et ses mutations, si l’université n’offre pas la tribune et ne reste pas toujours la citadelle de la pensée critique libre ?
En effet, fidèle à sa tradition et au contexte qui a permis sa création, il y a quatre décennies, l’université Paris-8 nous offre aujourd’hui une occasion de plus de croiser nos approches sur le thème de l’actualité, relatif au rapport de l’institution académique avec la mondialisation.
Cependant, y a-t-il lieu de s’interroger d’abord sur l’existence de similitudes de contextes entre celui que nous vivons actuellement en 2009 et celui qui a vu la création de Paris-8 en 1969 ? Les pesanteurs ainsi que les antagonismes, à l’échelle locale et internationale ne sont-ils pas les mêmes ? Autrement dit, en quoi la mondialisation/globalisation, dans sa version « américanisée », est-elle différente du profil impérialiste des années soixante/soixante-dix ?
Dans ce sens, si les défis et les enjeux évoluent avec les contextes, les stratégies des acteurs, de leur côté, obéissent plutôt à la dialectique des intérêts, souvent contradictoires. Et si depuis la chute du communisme à l’Est de l’Europe et l’adhésion de la Chine à l’économie du marché, une réalité nouvelle qui est la « mondialisation » est convoquée pour « penser » le monde, l’école marxiste qui a révolutionné, à partir de la seconde guerre mondiale, les sciences sociales et humaines (par son arsenal conceptuel notamment) sera-t-elle pour sa part, incapable de produire de nouvelles approches, de nouvelles alternatives pour l’histoire du temps présent ?
L’espoir du « village planétaire » a engendré des conséquences incalculables qui n’ont pas tardé à apparaître : délocalisation (depuis le début des années soixante-dix, avec les sociétés off shore qui s’installent au Sud), nouvelle division internationale du travail, crises financières, compétition pour « l’excellence » des institutions académiques au service de l’entreprise, etc… Ce sont autant de données qui interpellent aujourd’hui l’historien universitaire, s’intéressant au temps présent et s’interrogeant sur les contenus à enseigner et sur l’histoire même à écrire.
En partant de réflexions développées ces dernières années dans le cadre de deux séminaires de Masters dans deux universités tunisiennes : la première sur l’épistémologie et la didactique de l’histoire ; la seconde sur des questions ou concepts de Contemporanéité, Universalisme, Nouvel Ordre mondial, Mondialisation/Globalisation et leurs liens historiques, l’on ne peut s’empêcher de développer une approche critique, mettant en question le rapport au savoir historique, dépassant la simple « périodisation » et l’ « historicisation » de la mondialisation.
Cette dernière, produit des mutations continues, à l’échelle planétaire, est appréhendée également au niveau des représentations des universités du Sud qui sont désormais partenaires de l’histoire globale. Mais cette représentation change-t-elle d’échelle avec le changement de lieu, du Nord au Sud ? Les fonctions et les finalités des institutions académiques, dans leurs rapports à leurs sociétés respectives (Nord/Sud), seront-elles différentes, dans un contexte répondant pratiquement aux mêmes contraintes ?
Comprendre le mouvement historiographique du temps présent, c’est aussi rechercher des connexions des circulations, des métissages dans les nouvelles aires culturelles qui se dessinent. Celles-ci, en tant que champs d’études, dans leur proximité (de village planétaire), rendue possible grâce aux TIC, ne concourent-elles pas d’ailleurs, au moyen d’approches critiques de l’altérité, à la réalisation d’une histoire globale, en dépit de certains particularismes ou diversités qui font la richesse de l’universel ?
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