Collectivite Auteur :
Women’s World Banking
Forum d’Action pour la Microfinance en Afrique (AMAF)
Type : Rapport
Thème : Repères du développement économique
Quelque chose de résolument nouveau est à l’horizon en Afrique depuis le milieu des années 1990. Un grand nombre d’économies africaines semblent avoir franchi un cap important et avancer sur la voie d’une croissance économique plus rapide et plus régulière. Leurs performances entre 1995 et 2005 ont effacé les effondrements économiques qui avaient caractérisé la période allant de 1975 à 1985 et la stagnation qui a pesé sur elles de 1985 à 1995. De plus, le revenu par habitant progresse désormais parallèlement à ce qui se passe dans d’autres pays en développement. La capacité à améliorer radicalement la gouvernance et à soutenir, maintenir et diversifier les sources de ces indicateurs de croissance sera essentielle pour l’élévation de ces pays au rang de pays à revenus intermédiaires ou élevés et pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD).
Des pays comme le Ghana et l’Ouganda paraissent en bonne voie d’atteindre ces objectifs, tandis que d’autres, y compris l’Ethiopie, la Gambie, le Ghana, l’île Maurice, le Mozambique et le Rwanda, connaissent des évolutions positives. Le défi consiste à faciliter de telles réussites dans un nombre suffisant de pays africains pour pouvoir réduire le nombre de pauvres sur le continent : en effet, sur les 936 millions de personnes vivant en Afrique (Banque mondiale 2006), le nombre de personnes vivant au-dessous du seuil de pauvreté national s’élève au chiffre effarant de 411 millions. La pauvreté reste un défi crucial pour la région.
L’offre de services financiers aux ménages à bas revenus, en augmentant l’emploi, les revenu et la consommation et en accroissant le pouvoir des groupes désavantagés, est vitale pour rompre le cycle vicieux de la pauvreté. Les services financiers créent des outils qui permettent aux ménages aux bas revenus d’améliorer leurs conditions de vie si certains des nombreux défi s auxquels ils sont confrontés ne sont pas également relevés dans des initiatives parallèles dans les domaines de l’eau, de la santé et de l’hygiène, de l’éducation, de l’accès au marché et de la gouvernance.
L’objectif de ce diagnostic de la microfinance en Afrique est de mieux comprendre les grandes réussites accomplies par le secteur de la microfinance, les défi s qui lui restent et les grandes tendances de sa croissance, afin de pouvoir influencer les décisions stratégiques nécessaires au développement de la microfinance sur le continent. La microfinance offre un double potentiel en contribuant à un élargissement du secteur financier et en favorisant plus systématiquement la réduction de la grande pauvreté, ce qui en fait une initiative particulièrement opportune.
Cette étude a été commandée par Africa Microfinance Action Forum (AMAF) et Women’s World Banking (WWB), qui ont lancé conjointement l’initiative Stratégie de la microfinance en Afrique (Africa Microfinance Strategy Initiative). Cette initiative trouve son inspiration dans la vision d’AMAF : des solutions de microfinance efficaces, ancrées dans les réalités du continent africain et qui réussissent à apporter des avantages économiques et sociaux durables aux individus et aux familles à bas revenus en Afrique. Créé en mars 2006, AMAF est un groupe de défense d’intérêts regroupant des dirigeants africains déterminés à faire avancer la microfinance en Afrique.