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Évaluation de l'impact économique de la pandémie de COVID-19 et des mesures de confinement sur l'économie mondiale en avril 2020

Auteur : Heyer Éric, Timbeau Xavier
Date de publication : 05/06/2020
Type : Etude
Thème : Repères du développement économique

Résumé/Sommaire :

Dans la continuité du OFCE Policy brief, n°66, nous évaluons l'impact du choc de la pandémie du Covid-19 sur l'économie mondiale en avril 2020 en partant des tableaux entrées-sorties issus de la World Input-Output Database (WIOD).
Selon notre évaluation, au mois d'avril 2020, le PIB mondial a chuté de 19 % tandis que le commerce mondial a baissé de 25%.
Au niveau mondial, la valeur ajoutée de la branche de l'hébergement-restauration aurait diminué de 47%. De même la fermeture des commerces non essentiels décidée dans nombreuses économies avancées ferait reculer la valeur ajoutée du commerce de 43%. Ensuite, les secteurs liés à la mobilité auraient eux aussi été fortement touchés: la valeur ajoutée aurait chuté de 35% dans la fabrication de matériels de transport et de 28% dans le transport et entreposage.
De la même façon qu'au niveau des branches, les pertes d'activité ne sont pas uniformément réparties géographiquement. Les régions les plus touchées par les mesures prises au mois
d'avril se situent en Europe: l'Espagne, l'Italie et la France font partie des pays les plus affectés et connaissent des chutes de valeur ajoutée de plus de 30 points (pouvant aller jusqu'à 36 % en Espagne). Parmi les économies avancées, les États-Unis et l'Allemagne connaissent des chutes d'activité moins fortes (de 22% et 24% respectivement) en lien avec des mesures de confinement moins restrictives dans l'ensemble. Si l'Allemagne connaît les pertes domestiques les plus modérées, le pays souffre cependant de sa forte exposition à la demande étrangère. En revanche, les États-Unis limitent l'impact du choc par leur relative fermeture commerciale.
La baisse d'activité liée aux fermetures étant plus marquée dans les secteurs à plus forte intensité de main-d'oeuvre, en avril, l'impact de la crise sur la demande de travail est plus fort que l'impact sur la valeur ajoutée. C'est tout particulièrement le cas aux États-Unis et au Royaume-Uni, pays qui enregistrent une baisse de la demande de travail très forte alors que le recul de la valeur ajoutée y est plus faible qu'ailleurs.
Pour protéger l'emploi, les gouvernements des pays européens ont mis en place des filets de sécurité visant à limiter le coût social de cette crise en mutualisant les salaires que les entre-
prises ne peuvent plus verser à travers le chômage partiel. En avril, l'activité partielle couvrirait 77% des emplois salariés touchés en France, 83% au Royaume-Uni, 72% en Espagne, 75% en Italie et 59% en Allemagne. Dans le cas des États-Unis, le dispositif d'activité partielle n'existe pas (ou très marginalement).
Au total, aux États-Unis, les destructions d'emplois pourraient concerner 22,4 millions de salariés. En Europe, le mécanisme d'activité partielle en tant qu'amortisseur majeur de l'incidence de la crise sur le marché du travail a limité les licenciements. C'est en France et en Italie qu'ils seraient les plus faibles (malgré un choc économique conséquent): 3% des emplois salariés frappés par la crise. En Allemagne l'importance des destructions d'emplois salariés s'explique par les pertes d’emploi touchant 1,5 million de minijobbers, non éligibles au chômage partiel: ceux-ci représentent les 4/5e des 19% de pertes d'emplois salariés.

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