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Corruption, fiscalité et croissance économique dans les pays en développement

Auteur : Attila Joseph Gbewopo
Collectivite Auteur : Université d’Auvergne - Clermont-Ferrand I
Date de publication : 17/12/2007
Type : Thèse / Mémoire
Thème : Repères du développement économique

Résumé/Sommaire :

Cette thèse s’inscrit dans une période largement dominée par l’idée selon laquelle les pays en développement sont fortement corrompus. De plus, selon de nombreuses études, la corruption constitue un frein à leur développement. Dans cette perspective, des travaux mettent en évidence ses déterminants.
Cependant, la plupart de ces études sont fragilisées par les faiblesses des indicateurs et le manque d’utilisation de méthodologies conséquentes pour en tenir compte. Par ailleurs, rares sont les analyses qui testent la persistance de la corruption. Enfin, en ce qui concerne l’analyse des conséquences de la corruption, peu de travaux examinent avec rigueur les effets bénéfiques de celle‐ci dans un environnement caractérisé par de multiples imperfections du marché. Cette thèse propose donc de pallier ces problèmes par une approche combinant à la fois la modélisation théorique et l’analyse économétrique.
La première partie de cette thèse est consacrée à l’analyse de la perception, des déterminants et de la persistance de la corruption. Elle se fonde dans un premier temps sur l’hypothèse selon laquelle le risque de biais lié à la surévaluation de l’ampleur de la corruption par les experts peut être réduit par la prise en compte des opinions des populations locales. Nous montrons, à partir des données d’enquêtes dans des pays africains, et à l’aide de modèle PROBIT, que les caractéristiques individuelles et sociopolitiques affectent significativement la perception, l’incidence et l’acceptabilité de la corruption. Puis, à un niveau macroéconomique, l’analyse par la méthode des moments généralisés en variables instrumentales (VI‐GMM) de l’interaction entre l’intervention publique et la corruption met en évidence qu’une meilleure réglementation des activités économiques, une bonne qualité bureaucratique et des politiques publiques efficaces constituent des mécanismes de réduction de la corruption. Les variables bureaucratiques et institutionnelles n'affectent pas la corruption de la même manière dans les différents groupes de pays. Par ailleurs, au‐delà des déterminants traditionnels de la corruption, une étude de sa persistance s'appuie sur deux outils complémentaires : l'économétrie spatiale et la méthode SURE et les triples moindres carrés (3SLS).
Nos résultats sont concordants avec l'hypothèse selon laquelle l'accroissement de la corruption chez les pays voisins a pour effet d'augmenter la corruption au niveau national.
La seconde partie de la thèse examine les effets de la corruption sur la fiscalité et la croissance économique. Les résultats (MCQG et VI‐GMM) permettent de ne pas rejeter l’hypothèse d’un effet négatif de la corruption sur le niveau de prélèvement public. La corruption n'affecte pas de façon identique les différentes composantes des ressources publiques. Après une tentative de modélisation des effets pervers de la corruption, les résultats économétriques attestent de la relation inverse entre la corruption et la croissance économique d’une part, et le ratio d’investissement, d’autre part. Un réexamen de l’hypothèse de mécanisme lubrificateur de la corruption montre que celle‐ci ne peut être complètement rejetée. La relation tripartite entre la corruption, la fiscalité et la croissance est analysée dans le dernier chapitre. Nous modélisons la corruption dans un modèle de croissance de deux façons : la corruption sur les dépenses publiques et la corruption sur la fiscalité. Les résultats économétriques (VI‐GMM et 3SLS) confirment la relation inverse entre les recettes publiques et la croissance. De surcroît, dans les pays les plus corrompus on observe une incidence plus forte de la fiscalité sur la croissance. Enfin, aucune composante des recettes fiscales (impôts directs, TVA et tarifs douaniers) n’affecte de façon robuste la croissance. On observe le même résultat pour les termes interactifs des diverses composantes fiscales avec les variables de corruption et les variables institutionnelles.

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