Abhatoo - Centre Nationale de Documentation

L’objet de ce travail est d’effectuer une analyse critique de la politique de change adoptée par le Maroc prise dans sa globalité c’est-à-dire dans ses aspects relatifs aux politiques de taux de change et de contrôle des changes et ce, dans la perspective de proposition d’une nouvelle politique de change, mieux adaptée à la situation globale de l’économie marocaine. L’apport principal de ce travail par rapport aux différents travaux effectués dans des domaines relevant de la politique de change réside ,d’une part dans le regroupement des différentes questions liées à ladite politique dans un cadre uniforme et dans la mise en œuvre d’une nouvelle approche en matière d’analyse des déterminants des choix de régimes de taux de change et de ceux relatifs aux choix de régimes de contrôle des changes, d’autre part.
L’étude a montré que la politique de taux de change adoptée par le Maroc jusqu’à la fin de l’année 2014 qui s’articule autour d’un régime de taux de change classé selon la taxonomie du FMI parmi les régimes de taux de change fixe (régime d’ancrage conventionnel) et d’ un système d’ancrage à un panier de devises constitué à raison de 80% en euros et de 20% en dollars, demeure incohérente avec les évolutions de l’économie nationale et a proposé à cet égard l’adoption d’un régime de taux de change plus flexible et d’un système d’ancrage basé sur de nouvelles pondérations du panier de fixation du taux de change constituées à part égale entre l’euro et le dollar.
Pour ce qui est de la politique de contrôle des changes adoptée par le Maroc qui se caractérise par un cadre libéral pour le règlement des opérations courantes ( convertibilité quasi-totale) et pour les flux des capitaux entrants des non-résidents (convertibilité totale pour les opérations du compte de capital des non-résidents) et par un cadre partiellement libre pour les opérations du compte de capital des résidents(flux sortants de capitaux), l’analyse de la pertinence économique de ladite politique a montré, sur la base d’une double approche théorique et empirique, qu’il sera plus approprié pour le Maroc de maintenir le cadre général de la politique de contrôle des changes actuelle, tout en procédant à certaines mesures de libéralisation pour rendre cette politique plus cohérente avec un régime de taux de change flexible. Ces mesures portent sur la levée de certaines restrictions sur les opérations courantes tels les règlements anticipés des importations de biens et de services, les voyages personnels et professionnels, les transferts courants, les instruments de couverture contre les risques financiers ; le réaménagement du cadre réglementaire relatif aux emprunts extérieurs et la suppression de la commission de change.